La voie se balise devant la mise en place du processus onusien pour le Sahara marocain. En effet, après une réunion tenue à Genève les 5 et 6 décembre 2018, l'Envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Horst Köhler a invité le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et le polisario à une deuxième table ronde dans la même ville suisse, les 21 et 22 mars 2019. Cette deuxième réunion, qui se tiendra comme la première à huis clos, intervient dans un nouveau contexte régional et à quelques jours d'une session du conseil de sécurité de l'ONU, concernant notamment le renouvèlement du mandat de la MINURSO. Cette session de l'ONU, consacrée au dossier du Sahara marocain, se basera sur le rapport de l'ancien président allemand qui avait rencontré, de manière séparée, toutes les parties concernées avant de les inviter à cette seconde table ronde de Genève. L'objectif est de faire progresser vers une solution politique sur la base de la résolution 2440 du conseil de sécurité de l'ONU. D'ailleurs, l'instance onusienne avait encouragé, dans cette résolution le Maroc, l'Algérie, le polisario et la Mauritanie à «travailler de manière constructive avec l'Envoyé personnel, dans un esprit de compromis, tout au long de la durée du processus, de sorte qu'il aboutisse». Le Maroc a investi cet axe depuis longtemps avec l'initiative d'autonomie des provinces de sud sous souveraineté marocaine. Cette approche, qui cadre avec l'esprit de la résolution de l'ONU, a été saluée par la communauté internationale et demeure la seule issue politique réaliste pour mettre un terme à ce conflit régional. Cette deuxième table ronde intervient également à un moment où l'Algérie traverse une crise politique qui fait vaciller le régime en place depuis l'annonce par le président Bouteflika de briguer un cinquième mandat avant de changer de tactique en renonçant à ce nouveau mandat, tout en prolongeant le quatrième. Autant dire que le régime algérien serait en ce moment tellement préoccupé par la crise politique qui le secoue depuis des mois. Cette situation politique de l'«acteur principal» dans ce conflit régional aura certainement des effets sur les manœuvres médiatiques et autres qu'orchestraient les diplomates de ce pays à la veille de chaque rendez-vous concernant cette question du Sahara marocain afin d'induire en erreur l'opinion publique régionale et internationale.