Depuis un certain moment, on assiste, non sans douleur, à une réelle profusion de coups de bec proférés entre certaines entités constituantes du gouvernement. Ces escarmouches intestines, enjoignent des empoignades, à couteaux tirés. Au fil du temps, à l'entame de la dernière ligne droite du mandat, la tension se chauffe crescendo, aussi bien au pouvoir central qu'au sein des manches territoriales du royaume. A l'exécutif, on s'ingéniera, à bâtons rompus, à couper cours à toute manœuvre jugée populiste et visant le maintien de la mainmise du «syndrome» majoritaire. On retiendra, dans ce sens, à titre indicatif, le renvoi aux calendes grecques de l'entente unifiée autour de la loi organique relative à l'amazighité. La discorde semble l'emporter sur toute autre considération consensuelle dans le camp des composantes de la majorité. A ce rythme effréné où s'ébattent tout en particulier deux pôles numériques, on ne manquera pas de se désoler face à cet état lamentable qui prévaut dans une instance constitutionnelle, sensée se préoccuper davantage des questions suprêmes de la nation. Ces évolutions bellicistes qui, au fur et à mesure, se contractent de plus belle, ne cessent d'impacter tout l'entourage. A Rabat, à Casablanca ou encore Agadir, on dégaine à tout moment pour avoir la tête de tel ou tel président. Ces accrocs tant fratricides qu'hétéroclites s'intensifient plus spécialement, dans les grandes villes du pays où l'enjeu juteux fait perdre le bon sens au profit de l'accaparement. A ce propos, on évoquera, non sans peine, Le Bras de fer qui vient de défrayer toute la chronique au sein de la commune de la capitale du Souss. Dans un escadron de 33 conseillers aux commandes, du même fanion politique, on est plutôt appelé à gérer les affaires locales, en principe, dans la concorde, puisque l'opposition ne fait pas le poids devant cet effectif pléthorique. Mais, malheureusement, ce contingent, immature voire puéril, serait peu outillé pour vaquer à la mission que lui assignent les électeurs. Pas moins de huit membres de la majorité dont quatre vice-président, se plaignent auprès du secrétaire général du parti pour divers contraventions et dysfonctionnements en termes de gouvernance locale. Cette «implosion» déconcertante survient, au moment où la ville, faut-il bien le rappeler, est en passe de connaître des mutations substantielles en matière de refonte socio-économique. La ville, maillon nodal de l'expansion globale, ne saurait faillir à cette mobilisation à laquelle s'y met les différents partenaires aussi bien les parties nationales que régionales. Or, avec une pareille déchéance communale, on aura du mal à assurer la synergie escomptée. Un demi-mandat difficile à digérer!