Le gouvernement veut réintroduire le système de plafonnement des prix des carburants abandonné depuis la libéralisation des produits pétroliers. Une décision jugée indispensable pour mettre fin aux marges excessives voire exagérées dont s'accaparent les distributeurs, depuis la fin du système de compensation de ces produits. Le Conseil de la Concurrence a été saisi de cette affaire et devra donner son avis au plus tard le 14 courant. Le retour au plafonnement des prix des carburants sera donc opérationnel dès mi-mars prochain. Le gouvernement attend l'avis du Conseil de la Concurrence pour se prononcer sur cette affaire. Le recours à cette mesure sera, par ailleurs, limité dans le temps. Au plus, il sera valable pour une période d'une année à hauteur de six mois renouvelable une seule fois. Néanmoins, ce retour suscite les inquiétudes des opérateurs du secteur. La fixation du prix minimum et maximum du gasoil et de l'essence sera effectuée en fonction des cours du Baril sur le marché international, du prix du dollar et des commissions et coûts y afférents tous les quinze jours, selon la nouvelle structure des prix qui sera déterminé conjointement par la Commission des prix et le ministère des Affaires générales et de la Gouvernance. Un retour qui n'est pas du goût des distributeurs ni des propriétaires des stations de service qui verront leurs marges bénéficiaires se rétrograder pour revenir à des niveaux acceptables. La libéralisation du secteur des hydrocarbures a-t-elle été bien étudiée et préparée? D'aucuns estiment que c'est loin d'être le cas. La décision a été même qualifiée de hâtive et de prématurée. D'ailleurs, on se rappelle du dernier rapport de la Commission d'information parlementaire sur les prix des produits pétroliers qui a mis à nu les défaillances du système de décompensation et l'absence de mesures de contrôles efficientes des prix et des marges des distributeurs. La mise en place de la décompensation a conduit systématiquement à une révision à la hausse des prix à la pompe et des marges des compagnies de distribution sans pour autant que le département de tutelle n'ait les moyens réglementaires, humains et techniques pour intervenir et réguler le marché. Du coup, cela a entrainé une montée de la grogne chez les citoyens et les professionnels contre le renchérissement continu des prix des hydrocarbures. La régulation du secteur des hydrocarbures s'impose à nouveau pour remettre de l'ordre dans un secteur stratégique de l'économie nationale. Le gouvernement aura par ailleurs du pain sur la planche : il doit trouver une issue à la liquidation de la raffinerie du pays, assurer le stock de sécurité et réorganiser durablement le secteur.