Depuis un certain temps, le littoral du nord-ouest d'Agadir, connu pour sa splendeur, est à la merci de l'invasion du béton. La convoitise immobilière impose une farouche agression, le long de la ceinture côtière, à une trentaine de kilomètres. Sans aucun scrupule, les bonnets du foncier s'emparent du domaine public marin, en y construisant, pied dans l'eau, une multitude de bâtisses, sous toutes les formes et les dimensions. Des plages prisées, de renommée mondiale, sont affreusement squattées, au su et au vu de tout le monde. Face à cet abordage intempestif, on est tenté de poser cette question majeure : qui autorise ces insanités abjectes sur l'écosystème naturel? Depuis les sites huppés d'Imi Ouaddar, à la commune d'Aourir et le promontoire de Tama Ouanza, en passant par la station balnéaire de Taghazoute, les assauts assassins prolifèrent au galop sur les sables luisants, sans qu'on ne pipe mot. Certes, on comprendra l'utilité publique du projet à vocation touristique de la station balnéaire de Taghazoute, dans le cadre du plan Azur, quoiqu'il se transforme, après un long retard, en réalisation quasiment immobilière. De surcroît, la société en charge de cette ébauche, sur le site en question, ne se soucie pas trop des incidences écologiques qui s'y opèrent au quotidien, en raison des résidus jetés en mer par les chantiers environnants. Comme c'est le cas également de la plage d'Anza fort polluée par les émissions des fabriques de farine de poisson. De même, sur l'embouchure de l'oued Tamraght relevant de la commune rurale d'Aourir, on révoquera l'accostage inouï sur la plage, fomenté par un richissime notable de la ville, en y érigeant, tout près de l'océan, un immense bâtiment et acquérant un autre terrain un peu plus loin à, tenez-vous bien, 3,50 dirhams le mètre carré, initialement dédié aux ayant-droits! Devant cette atteinte galopante au domaine marin qui affecte sans répit ces sublimes étendues, la société civile se mobilise pour crier scandale à qui veut l'entendre. Elle se constitue en mouvement continuel pour dénoncer, haut et fort, ces violations infâmes du domaine public marin, longtemps considéré comme un patrimoine naturel de la région, drainant des populations, à longueur d'année, en particulier en période estivale. Ces cris d'alarme pour préserver les sites naturels revendiquent, entre autres, de respecter la nomenclature législative en vigueur, relative à l'environnement, de sanctionner, comme stipulent les lois régissant le domaine public terrestre, forestier et marin, tous les contrevenants, sans aucune complaisance et procéder à la démolition de toutes les constructions frauduleuses et illicites sur le littoral, conformément aux règles arrêtées, dans la charte nationale de l'environnement. En fait, il ne sert à rien d'élaborer des lois qui restent lettres mortes, sans en user pour dissuader les contrevenants et sauvegarder l'écologie dans notre pays ! Les pouvoirs publics sont donc appelés à réagir avec rigueur pour ce faire!