Après le changement d'horaires scolaires décidé vendredi dernier, les établissements ne disposent plus que d'une semaine pour s'adapter et prendre les mesures nécessaires, en vue de la reprise des cours, le 7 novembre prochain. Lors d'une réunion lundi avec le ministre de l'éducation nationale, la Fédération nationale des associations des parents d'élèves (FNAPEM) a proposé des horaires saisonniers pour s'accommoder au changement. Si le ministère de l'éducation nationale ne s'est pas encore prononcé publiquement sur cette mesure, il reste que les nouveaux horaires scolaires, que ce soit saisonnier ou pas, impliquent de nombreux aménagements au sein des institutions scolaires et du personnel enseignant à effectuer à moins d'une semaine. Un vrai casse-tête. Dans une école privée située à Mohammédia dont nous avons contacté l'une des enseignantes, les tractations sont en cours entre la direction et le personnel enseignant pour s'adapter à la nouvelle décision du ministère. Dans un souci de concertation, l'établissement a décidé de consulter ses enseignants sur la question. Une option, qui n'est pas de tout repos, d'autant que les opinions divergent. «A l'heure où nous sommes, les enseignant (e) s sont partagé (e)s. Certain (e)s privilégient l'horaire continu de 9h à 16h, d'autres, non. Certaines maitresses voudraient qu'on travaille une heure de moins. D'autres voudraient qu'on maintiennent 2h de pause, car il y en a qui rentrent souvent à la pause pour cuisiner pour leurs familles», nous confie une maitresse de l'établissement. Etant donné les contraintes de temps, la direction a décidé pour l'heure de débuter la prochaine rentrée du 7 novembre, en suivant l'horaire 9h-13h/15h-18h, pendant deux semaines, pour une période d'essai. Elle enverra également une note aux parents d'élèves, pour avoir leur avis sur la question et décidera des plages horaires à adopter définitivement. Que ce soit les horaires saisonniers ou l'horaire continu, le nouveau changement met l'établissement, comme plusieurs autres, face à des choix difficiles. Si l'établissement opte pour les horaires saisonniers (9h-13h/14h-17H), à raison d'une heure de pause, le transport scolaire deviendra un parcours du combattant pour les enfants et l'établissement. «Il sera impossible de ramener les enfants chez eux, les laisser déjeuner, retourner avec eux à l'école, en l'espace d'une heure», s'inquiète l'enseignante. D'ailleurs, pour elle, même le transport retour s'avèrera difficile et aura un impact sur les élèves. «Si les élèves quittent l'école à 18h, ils arriveront certainement chez eux vers 19h et devront revenir le lendemain à 8h pour certains, puisque leurs parents travaillent à 9h. Certains feront 10h à l'école, vous imaginez. Ils seront extrêmement fatigués et ne pourront pas suivre normalement les leçons», ajoute-t-elle. Autre défi, réorganiser les gardes matinales. «Sachant que les parents travaillent à 9h, il faudra réorganiser la garde du matin, pour accueillir dès 8h certains enfants. On passera de 30 minutes à 1H de garde, avant le début des cours, du temps perdu pour les enfants», estime la maitresse. «Puisque plusieurs parents finiront désormais le travail à 18h, il faudra également assurer des gardes d'au moins 1h dans l'après-midi», confie t-elle. Quant à l'option de l'horaire continu, elle ne résoudra pas non plus forcément le problème. L'établissement devra agrandir sa cantine, pour accueillir tous les élèves durant le déjeuner, sachant qu'elle était réservée jusque-là aux élèves de maternelle, puisque ceux du primaire rentraient durant la pause. L'autre alternative sera de faire manger les élèves dans les salles de classe, ce qui nécessitera une toute autre logistique (nettoyage, implication des enseignants…) et grignotera des minutes sur les heures de cours. Pour la maitresse, comme pour plusieurs citoyens qui ont battu le pavé mardi dernier à Derb Omar contre ce changement, la modification des horaires scolaires a été mal préparée, puisque les établissements scolaires tout comme les parents ont été pris de court. Pour y remédier, certaines écoles, comme celles de la mission, qui relèvent de la France, ont tout simplement maintenu leurs horaires. La direction de l'AEFE a envoyé une note aux parents, pour leur signaler que les établissements de l'enseignement français ne seront pas impactés par la récente décision du ministère de l'éducation nationale, et garderont, donc, les mêmes heures qu'actuellement. A noter que suite au passage du Maroc à l'horaire GMT + 1, le ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur, de la formation professionnelle et de la recherche scientifique, a annoncé l'adoption de nouveaux horaires scolaires à partir de la semaine prochaine, soit 9h à 13h le matin et 14h à 18h dans l'après-midi. Une décision, qui a été contestée, notamment par la Fédération nationale des associations des parents d'élèves (FNAPEM). La fédération a proposé les horaires saisonniers, en fonction de l'hiver et l'été et selon le primaire et secondaire, soit 9h à 13h et de 14h à 17h en hiver et 8h à 12h le matin et 14h à 18 h dans l'après-midi. Cette décision n'a pas été actée jusque-là par le ministère, qui poursuit ses concertations avec les syndicats du secteur.