Les joueurs de Joachim Löw montrent les dents, ceux de Diego Maradona attendent d'être sur le terrain pour répondre: gare à l'explication de texte lors du quart de finale Allemagne-Argentine, entre les deux équipes les plus offensives du Mondial, samedi au Cap (15h00). Les Allemands ont donné le ton! L'attaquant Miroslav Klose pense que la Mannschaft «peut faire mal à l'Argentine», tandis que Bastian Schweinsteiger dénonce une Albiceleste «irrespectueuse sur le terrain», sur fond de vielle rancoeur après la bagarre générale qui avait ponctué le quart de finale remporté par l'Allemagne aux dépens de l'Argentine (1-1 a.p., 4 t.a.b. à 2) lors du Mondial-2006. Ces rodomontades d'avant-match rappellent un certain France - Espagne en 8e de finale au Mondial-2006, quand les Espagnols avaient promis de mettre Zidane en retraite. Les Bleus s'étaient vengés, humiliant la «Roja» (3-1). Certes, sur un plan individuel, Klose aurait tort de bouder son plaisir. Contre l'Angleterre, lessivée (4-1) en 8e de finale, il a inscrit son 12e but dans une phase finale de Coupe du monde, rejoignant ainsi Pelé dans l'histoire, juste derrière Just Fontaine (13 buts), Gerd Müller (14) et Ronaldo (15). Mais «Miro» aurait tort d'oublier que cet Allemagne - Angleterre a été entaché d'une incroyable d'erreur d'arbitrage. L'Uruguayen Jorge Larrionda a refusé un but parfaitement valable de Lampard qui aurait permis aux «Trois Lions» de revenir à 2-2. A ce moment-là, la jeune équipe d'Allemagne -un peu plus de 24 ans de moyenne d'âge- paraissait totalement paniquée. «On verra ce qui va se passer sur le terrain» A propos d'arbitrage, il faut souhaiter bon courage au directeur de jeu, l'Ouzbek Ravshan Irmatov, pour maintenir le calme. Car Schweinsteiger, présent lors de la fameuse bagarre en 2006, a «allumé» la mèche et l'Argentine: «les Argentins sont irrespectueux sur le terrain». Rien que ça! «J'espère qu'ils montreront cette fois qu'ils savent accepter leur défaite», a rajouté le capitaine Philipp Lahm. «On verra ce qui va se passer sur le terrain, c'est cela qui compte», a sobrement répondu le défenseur argentin Martin Demichelis, partenaire de Schweinsteiger et Lahm au Bayern Munich. Les joueurs de l'Albiceleste, comme leur sélectionneur Maradona, voient dans les déclarations des Allemands des signes de «nervosité». Quoi qu'il en soit, les gardiens devraient avoir du travail: L'Argentine, auteur de 10 buts dans ce Mondial, et l'Allemagne, 9 buts, sont les équipes les plus prolifiques encore en lice. Et ce quart oppose au rayon créateur deux «Messi»: le vrai, Leo l'Argentin, la «Puce» atomique du FC Barcelone, enrhumé ces derniers jours, à Mesut Ãzil, le «Messi allemand». Après ce quart il n'en restera plus qu'un. Sur le papier, le match devrait être échevelé. A moins que la tension ne paralyse les forces en présence et ne conduise aux tirs au but. C'est là un traumatisme pour les Argentins. Leur quart de finale contre l'Allemagne s'était achevé sur cet exercice en 2006. Lehmann était devenu le héros de tout un peuple en arrêtant les tirs d'Ayala et Cambiasso. L'image était restée célèbre: avant chaque tir argentin, Lehmann consultait un petit bout de papier avec des indications sur chaque tireur griffonnées par son encadrement. Neuer a-t-il préparé son antisèche ?