Forcé de poser un constat quant au moment de juger le mercato estival du Paris saint germain: le fair-play financier a largement freiné la capacité d'action du club. Dans ce contexte économique peu aisé, Paris devait répondre à un cahier des charges très précis. La vente d'actifs et le recrutement à des postes clés – un latéral gauche, un 4e défenseur central et un milieu. La première partie a été globalement remplie. Les ventes de Yuri Berchiche (Bilbao), Javier Pastore (AS Rome) et Gonçalo Guedes (Valence CF) ont rapporté quelque 100 M€. Pour le Portugais, les sources espagnoles parlent d'un maximum de 50 M€ quand les décideurs parisiens évoquent 40 +17 M€. Dans tous les cas, ce bilan de ventes, s'il n'est pas exceptionnel, reste plutôt positif. Pour les arrivées, le recrutement de la star Gianluigi Buffon, déjà influente dans le vestiaire, ne peut être perçu comme un mauvais signal. Pour le reste, c'est largement plus quelconque. Sur le poste de latéral gauche, un flou a entouré les pistes. Après avoir rêvé d'Alex Sandro, le directeur sportif parisien Antero Henrique, et ses 15 M€ de budget à ce poste, s'est résigné et a avancé sur d'autres profils moins chers. Guerreiro, Filipe Luis, Wendell, Rose : aucun d'entre eux n'a été bouclé. Il a donc fallu se rabattre sur le Munichois Juan Bernat, qui n'apporte pas, sur le papier, des garanties sportives exceptionnelles. L'incompréhensible prêt de Lo Celso Mais le grand point noir se situe dans l'entrejeu. En douze mois, au milieu, Paris a perdu Matuidi (Juventus), Motta (retraite) et Pastore (AS Rome). Sans recruter, si ce n'est l'intermittent Lassana Diarra. Dans ce contexte, le prêt de Giovani Lo Celso (Betis Séville) est incompréhensible. Ce ne sont pas les prestations actuelles du vaillant Marquinhos dans l'entrejeu qui nous feront changer d'avis. Et il faudra comprendre pourquoi Henrique s'est entêté sur la piste de N'Golo Kanté qui, en l'état, compte tenu du fair-play financier, n'avait aucune chance d'aboutir. L'arrivée d'Eric Choupo-Moting, libre, a surpris. Mais les justifications de Thomas Tuchel, coach du PSG – profil différent, état d'esprit impeccable – ont convaincu. Il faudra attendre quelques mois avant de se prononcer sur l'achat de Thilo Kehrer (37 M€). Mais, au moins, il répond à un vrai besoin. Mais au-delà du résultat brut, le mercato parisien a laissé une impression de flou sur la méthodologie. Entre les demandes de Thomas Tuchel et les dossiers suivis par Antero Henrique, directeur sportif du Club, ces deux-là ont eu du mal à se coordonner.