La saison estivale rime généralement avec détente et farniente. Avec l'avènement de l'Aid Al-Adha dans quelques jours, elle rime aussi avec dépenses exceptionnelles. Cette situation donne du fil à retordre aux ménages aux revenus modestes mais elle présente aussi une opportunité pour bien d'autres foyers, généralement plus aisés, pour partir en vacances sans pour autant se soustraire au rituel. Depuis quelques années, la coïncidence des vacances avec la fête du sacrifice puis la rentrée scolaire, est une situation particulièrement complexe à gérer pour un grand nombre de familles. Cette triple dépense grève lourdement leurs budgets et poussent même à l'endettement. D'après le Haut Commissariat au Plan (HCP), pour les 20 pc des ménages les moins aisés, le total de la double dépense Aid Al Ahda et rentrée scolaire dépasserait 78% de leur dépense moyenne totale sur un mois. Reste que pour la grande majorité des foyers marocains, le sacrifice du mouton est un must à l'occasion de l'Aïd. Commémorant la foi et la miséricorde, cette fête est l'un des rituels les plus importants de l'Islam et offre l'occasion pour consolider les liens familiaux et revigorer les coutumes et les traditions ancestrales qui font la particularité du cachet marocain. Les données du HCP, au terme de ses enquêtes sur la consommation et les dépenses des ménages, réalisées en 2016, attestent que seulement 12 pc environ des ménages relevant de la tranche la plus riche (10 pc) de la population n'accomplit pas le rituel du sacrifice du mouton, contre moins de 2 pc pour les familles les plus pauvres. Ce sont le plus souvent les ménages citadins et individuels qui passe outre ce rituel, précise encore le HCP. Pour bien des établissements touristiques, cette tendance, certes encore minimes, à se soustraire au rituel pour s'évader à la découverte d'autres endroits, ou à concilier vacances et Aid Al Adha loin de chez soi, est une réelle opportunité. Promotions et bons plans fusent ainsi, de plus en plus, pour accompagner cette mutation et drainer une clientèle nationale disposant souvent d'un revenu confortable. A Agadir, Marrakech ou dans d'autres stations de vacances, les hôteliers proposent des formules adaptées qui allient cérémonie de l'Aid Al-Adha et farniente, surtout que le hasard du calendrier cette année fait que les vacances de l'Aid coïncident avec d'autres jours fériés, l'occasion de fêtes nationales. Outre l'hébergement, les offres incluent généralement le f'tour de l'Aid, une animation spécifique pour satisfaire adultes et enfants, barbecue voire la cérémonie du sacrifice. Si certains établissement proposent à leurs clients d'amener leur propre mouton, d'autres plus nombreux leur donnent la possibilité de laisser l'hôtel organiser le sacrifice pour eux contre un supplément. Le tout dans une ambiance qui se veut familiale et traditionnelle. Pour attirer les vacanciers, locaux et parmi les Marocains du monde, revenus en masse en cette période, l'argument de poids des hôteliers est que la spiritualité peut bien rimer avec détente et bien-être.