«Que puis-je offrir à un festival qui nous a tant donnés ?» Nejib Ayed, directeur des JCC La 28e édition des Journées cinématographiques de Carthage se déroule cette année du 4 au 11 novembre 2018. Si la précédente édition (2016) avait été marquée par les célébrations du cinquantenaire du plus ancien et plus prestigieux festival de cinéma sur notre continent, l'édition 2017 démarre, elle, sous de nouveaux auspices avec l'arrivée d'une nouvelle direction avec à sa tête un cinéaste-producteur chevronné et de renommée internationale, Nejib Ayed. Son projet pour relancer le doyen des festivals arabo-africains part d'un constat lucide : «Son (du festival) inspiration militante s'est certes quelque peu émoussée, eu égard au désenchantement ambiant dû à la politique minimaliste de la plupart des gouvernements africains et arabes en matière de cinéma. Mais les JCC restent un atout maître dans cette bataille, comme elles l'ont été pendant des décennies. Il suffit d'y croire». Pour ce faire, il préconise une démarche animée par deux perspectives : un retour aux fondamentaux des JCC, symbolisé par le rapatriement du festival, notamment ses cérémonies d'ouverture et de clôture à l'avenue Habib Bourguiba...et une ouverture vers ce qui fait le cinéma mondial aujourd'hui. Une manière de conforter ce qui fait la principale force du festival, son public, incontestablement l'un des meilleurs du monde. Pour les grandes lignes de cette édition, la compétition officielle reste ouverte aux films longs et courts, fiction et documentaire. Le festival comporte en outre une section hors compétition, cinéma du monde (l'une des plus prisées du festival) et des sections parallèles avec notamment un focus dédié aux cinémas d'Algérie, de la Corée du sud, de l'Afrique du sud et de l'Argentine. La présence marocaine cette année se caractérise par une grande cohérence dans les choix des films. C'est ainsi que nous retrouvons en compétition officielle longs métrages fictions le nouveau film de Faouzi Bensaïdi, Volubilis aux côtés de Hicham Lasri qui vient à Carthage pour la deuxième fois de suite avec son film Headbang Lullaby. Le jury de cette section est présidé par le Palestinien Michel Khleifi et où nous retrouvons également le réalisateur marocain Hassan Benjelloun. Dans la section court métrage fiction, le choix des organisateurs s'est porté sur Tikitat soulima d'Ayoub Layoussifi. Le film «Pluie de sueur» de Hakim Belabbès a été retenu dans la sélection officielle, hors compétition. Ce samedi, la grande salle Le Colisée de l'avenue Habib Bourguiba abrite la cérémonie d'ouverture marquée notamment par la projection du film «Writing on snow» du Palestinien Rashid Masharawi.