Le besoin prévisionnel national en recrutement avoisine les 80.000 emplois à l'horizon 2018. De ces besoins, 68% sont concentrés sur l'axe Casablanca-Rabat-Tanger. Les secteurs émergents sollicitent 45% de cette main d'œuvre. Dans une année, les entreprises marocaines auront besoin de 79.652 compétences pour pallier leur besoin en recrutement. C'est ce qui ressort de la veille prospective sur le marché de l'emploi à l'horizon 2018, étude menée annuellement par l'ANAPEC, et dont les résultats ont été présentés jeudi 19 octobre par son Directeur Général Anass Doukkali. L'Agence anticipe ainsi les besoins en recrutement des entreprises, et ce, en identifiant les emplois et métiers les plus demandés à court et moyen terme. Les chercheurs d'emploi auront ainsi une meilleure connaissance des secteurs porteurs et des métiers les plus prépondérants. Dans le détail, l'étude menée auprès d'un échantillon de 6.453 entreprises révèle que 68% des besoins en recrutement sont concentrés sur l'axe Casablanca-Rabat-Tanger. Les secteurs émergents sollicitent 45% de cette main d'œuvre : l'aéronautique et l'automobile en requièrent 23% et l'Offshoring et les nouvelles technologies 22% à l'horizon 2018. Pour ce qui relève des projets d'investissement, ces derniers offriront 29.989 opportunités d'emplois directs à l'horizon 2020. Le secteur du Tourisme Hébergement et Restauration en détient 35%, suivi du secteur de l'automobile avec 12%. Les projets d'investissement prévus dans la région Tanger – Tétouan – Al Hoceima offrent 18% des opportunités d'emploi nationales, suivi de Marrakech- Safi avec 15%. Les opérateurs de production en tête de liste Les profils de cadres et cadres intermédiaires forment 9% du besoin prévisionnel national (7.531 profils requis). L'axe Casablanca-Settat/Rabat-Salé-Kénitra en est le plus friand avec 77% de demandes. Les ingénieurs en développement informatique, les contrôleurs qualité, les formateurs de formation continue, les chefs de chaines habillement, les conseillers commerciaux et les responsables financiers et RH sont parmi les compétences les plus demandées de cette catégorie. Cependant, c'est au niveau des profils qualifiés sans exigence de diplôme que la demande est à son comble. Le marché en requiert 35.541 personnes, soit 45% du besoin national.Cette catégorie est réclamée dans les régions à vocation industrielle (30% sur l'axe Rabat-Salé-Kénitra). Les opérateurs de production s'imposent en tête de liste avec 66%. L'Automobile/Aéronautique et les activités de services administratifs et de soutien sont les secteurs les plus demandeurs de ce type de profil. Pour sa part, le besoin en formation à la carte (FCE) est estimé à 10.228 personnes. Les entreprises de la région Casablanca-Settat viennent en tête des demandeurs de cette mesure (30%). L'automobile et l'aéronautique sont des secteurs qui réclament le plus de formation courte et d'adaptation professionnelle (18 % chacun).Vu le plein essor du secteur de l'Enseignement privé, la formation courte reste le moyen économique le plus pratique pour répondre aux besoins en profils enseignants, relève l'étude. Concernant le volet de l'emploi libéral, Le besoin national prévisionnel pour cette tranche s'élève à 1.573 emplois. Les cliniques viennent en tête des corps offrant plus d'opportunités (27%), suivies des experts comptables et comptables agréés (22%). En somme, les corps professionnels relevant du secteur de la santé accaparent 68% des besoins en recrutement. L'étude s'est également intéressée aux difficultés rencontrées par les entreprises lors du recrutement. Parmi les obstructions citées par les employeurs enquêtés, le manque de savoir-faire des candidats est mentionné par 43% d'entre eux. S'y ajoutent la faiblesse des soft-skills, puis la pénurie des profils (suite à la très importante demande du marché) avec 16% des réponses. La formation non-adaptée aux besoins du marché figure également parmi les obstacles (13%).