L'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a choisi de célébrer cette année la Journée internationale de la jeunesse sous le thème «les jeunes, bâtisseurs de paix», eu égard à la place centrale qui échoit à cette catégorie dans la réalisation du développement durable à l'horizon 2030, mais aussi à son rôle crucial en tant qu'acteur essentiel pour le changement à l'échelle locale, nationale et mondiale. Pour la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, le premier pas sur la voie de la réalisation de cet objectif consiste à créer des environnements devant permettre aux jeunes de devenir des acteurs du changement au sein de leur communauté et de renforcer les fondements du dialogue et de la paix, en particulier dans les régions affectées par les conflits ou la violence. «En 2015, le monde comptait 1,2 milliard de jeunes et plus de 600 millions d'entre eux vivaient dans des situations de fragilité ou de conflit. Les jeunes paient le plus lourd tribut aux conflits et à la violence. Cependant, ils sont indispensables à toute solution en faveur de la paix», a relevé Irina dans son message de circonstance. Au niveau de chaque société, la présence active des jeunes dans tous les domaines de la vie publique et sa participation dans la mise en œuvre des politiques publiques de l'Etat constituent un indice de progrès puisqu'ils font partie des responsables directs de tous les aspects du développement et un acteur clé dans le changement social escompté. Cet objectif ne peut être atteint qu'à travers des réponses réelles et réalistes aux interrogations légitimes des jeunes, grâce à l'élaboration de politiques publiques appropriées traduisant la volonté politique claire pour améliorer les conditions de cette catégorie. Au niveau national, cette ambition est reflétée par la stratégie nationale intégrée pour les jeunes, élaborée par le ministère de la Jeunesse et des sports, en partenariat avec la Direction générale des collectivités locales, les Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) et pour la population (UNFPA) ainsi qu'avec le soutien technique de la Banque mondiale et l'appui du Centre de Marseille pour l'intégration en Méditerranée (CMI). Cette stratégie ambitionne de placer les jeunes au cœur des politiques publiques et en particulier la mise en œuvre des dispositions de la Constitution de 2011, qui a renforcé le cadre législatif de cette catégorie par le biais de l'extension et de la généralisation de sa participation au développement social, économique, culturel et politique, du soutien à leur intégration dans le marché du travail et dans la vie associative ainsi que l'assistance aux jeunes dans des situations difficiles et l'appui à leur accès à la culture, la science, la technologie, l'art, le sport et aux activités récréatives. Les principaux objectifs de cette stratégie résident dans la garantie de la cohérence de l'action gouvernementale en ce qui concerne les questions de jeunesse, dans l'amélioration de la qualité des investissements au profit des jeunes marocains et dans l'achèvement et le renforcement des stratégies et plans sectoriels existants. Ses axes stratégiques consistent en l'augmentation des possibilités économiques offertes aux jeunes, la promotion de la viabilité de leur emploi, l'accès des jeunes aux services de base et l'amélioration de leur qualité, la réduction des disparités géographiques, la promotion de leur participation effective dans la vie sociale et la prise de décision, la promotion du respect des droits de l'homme et le renforcement des organes institutionnels de communication, d'information, d'évaluation et de gouvernance. La mise en œuvre de ces thèmes sera concrétisée par le programme d'action 2015-2030, qui proposera les détails d'application des mesures prioritaires. L'élaboration de cette stratégie nationale destinée aux jeunes intervient après d'autres ayant formé une indication quant à l'intérêt des différents acteurs sur le rôle de cette catégorie. A cet effet, la Constitution de 2011 a stipulé la création du Conseil de la Jeunesse et de l'action associative et la liste nationale pour les jeunes dans les élections législatives. Dans l'attente de la mise en œuvre de cette stratégie et de sa traduction en mesures sur le terrain, les jeunes ont encore leurs revendications et exigences. Dans ce contexte, le conseiller en questions de développement durable, Issam Moussaoui, a souligné que trois événements majeurs ont donné un grand espoir aux jeunes marocains à savoir l'élaboration, pour la première fois dans l'histoire du Maroc, de la stratégie nationale intégrée pour les jeunes, l'adoption du quota pour cette catégorie aux échéances législatives et la création du Conseil de la Jeunesse et de l'action associative conformément à la Constitution de 2011. Dans une déclaration à la MAP, Moussaoui a mis l'accent sur la nécessité de prêter attention à la question de l'éducation en corrélation avec l'esprit de citoyenneté parmi les jeunes, appelant les partis politiques à jouer pleinement le rôle qui est le leur dans l'encadrement des jeunes.