Si Emmanuel Macron a gagné la bataille menant à l'Elysée et conquis le fauteuil présidentiel, le combat n'est pas terminé pour autant. Le nouveau Président, est conscient du fait que les français lui ont ouvert la voie vers l'Elysée dans le seul but d'en fermer la porte au Front National de Marine Le Pen. D'ailleurs, si l'on en croit un sondage Harris Interactive «50% des électeurs du nouveau Président ont d'abord voté pour barrer la route au Front National et non par conviction». Emmanuel Macron sait donc que la bataille est loin d'être gagnée, que les élections législatives auront lieu dans un mois et, surtout, qu'il a besoin d'une majorité pour gouverner. Aussi, dès dimanche soir, celui-ci a-t-il appelé, depuis l'esplanade du Louvre, ses partisans à se mobiliser pour les législatives des 11 et 18 Juin afin de «former une majorité de changement» en étant persuadé que même si, d'après les sondages, le mouvement «En Marche» serait «en tête des intentions de vote pour le premier tour», le chemin vers la constitution d'une majorité confortable à même de lui permettre d'avoir les coudées franches pour mettre en œuvre son programme n'est pas jonché de fleurs mais parsemé d'embûches dès lors que le Front National, Les Républicains et les «Insoumis» de Jean-Luc Mélanchon n'entendent pas lui faciliter la tâche ; ce dernier se disant même prêt à incarner l'opposant numéro un du Président de la République. Prenant la parole dimanche soir juste après la proclamation des résultats depuis son siège de campagne sis près de la Gare du Nord à Paris, le leader de la France insoumise et député européen a d'abord dégainé en direction de François Hollande qui incarne à ses yeux «la présidence la plus lamentable de la Vème République» avant de s'attaquer au programme d'Emmanuel Macron «représentant de l'extrême finance (et) nouveau monarque présidentiel» décidé à « mener la guerre contre les acquis sociaux du pays». Même s'il n'a pas encore précisé s'il sera lui-même candidat aux législatives ou non et qu'à l'heure actuelle aucun accord n'a été conclu avec le Parti Communiste pour savoir si les deux formations vont affronter les législatives main dans la main ou dans une concurrence fratricide après que le PCF ait refusé la charte dans laquelle «la France insoumise» propose un cadre commun (visuel et programmatique, une association de financement unique et une discipline de vote) Jean-Luc Mélanchon qui veut «fédérer le peuple contre l'oligarchie» a appelé les «sept millions de personnes» qui lui ont accordé leur confiance au premier tour à rester «groupés» car «après un vote de refus, le moment est venu de faire un choix positif». «Fédérez-vous» leur a-t-il lancé, «notre résistance peut gagner la bataille... je vais m'y employer avec vous de toute mon énergie... une nouvelle majorité parlementaire est possible autour de nous».