La Gambie traverse un moment très important de son Histoire. Ainsi, ce 6 Avril 2017, le peuple gambien qui en s'étant débarassé de son ancien président dictateur «hume le vent de la liberté» s'est rendu aux urnes ce jeudi pour élire les députés qui vont abroger toutes les lois relatives à l'ordre public édictées par le régime que lui avait imposé le «fou de Kanilaï» – lieu de naissance du dictateur déchu – qui contenaient des dispositions liberticides et restreignaient ces libertés fondamentales que sont le droit de réunion et le droit d'association et en voter de nouvelles pour mettre le pays «en conformité avec ses obligations internationales en matière des droits humains». Ce jeudi ce sont donc 886.600 électeurs, sur près de 2 millions d'habitants, qui ont été appelés à élire 53 députés parmi les 238 candidats qui se sont présenté à ces élections au nom de neuf partis politiques et de listes indépendantes. Le changement intervenu en Gambie le 1er Décembre dernier grâce aux urnes est très palpable et l'on voit très bien en circulant dans les rues de Banjul que la volonté populaire a été honorée et que les gambiens qui se sont réapproprié leurs droits sont en train de fonder une nouvelle patrie indépendante où seront respectés les droits de tous ses enfants et tournés les pages de la corruption, du clientélisme, du népotisme et de l'impunité. Ainsi, le nouveau chef de l'Etat Adama Barrow a décidé de laisser la Gambie au sein de la Cour Pénale Internationale que son rédécesseur voulait quitter et de permettre aux victimes de l'ancien régime de se regrouper au sein d'associations de défense de leurs droits. Les nouvelles autorités gambiennes, conscientes du fait que le développement du pays ne peut voir le jour que s'ils adoptent une nouvelle méthode de gouvernance moderne devront également s'atteler à la réunification d'un pays où doivent être préservés les droits de tous les gambiens, indépendamment de leur appartenance politique ou de leur origine. D'ailleurs, toute l'Afrique de l'Ouest est en train de changer de visage car, à l'exception de quelques menus incidents survenus entre les sympathisants des différents candidats, les élections qui se sont déroulés au Nigéria, au Bénin, au Ghana et en Gambie ces dix dernières années ont toutes démontré que le continent n'est plus la chasse gardée de dictateurs assoiffés de pouvoir et de sang. Ainsi même si le chemin qui reste à parcourir pour instaurer une véritable démocratie dans toute la région est encore long, il n'en demeure pas moins vrai que des progrès tangibles ont été enregistrés çà et là en matière de respect des processus électoraux et de l'alternance politique et qu'à ce titre le visage de l'Afrique ne sera plus jamais ce qu'il était.