C'est la troisième fois en moins d'une année que Cristina Kirchner, celle qui a présidé aux destinées de l'Argentine de 2007 à 2015, est convoquée par la justice. Ainsi ce lundi 7 mars l'ancienne présidente péroniste s'est présenté devant le juge du Tribunal de Buenos Aires pour répondre d'une affaire de corruption présumée dans laquelle elle serait impliquée elle et ses deux enfants, à savoir le député Maximo Kirchner, 40 ans, et sa sœur Florencia, 26 ans, accusés d'association illicite et de blanchiment d'argent. La famille Kirchner serait, en effet, soupçonnée d'avoir empoché près de 1,7 millions de dollars de pots-de-vin entre 2009 et 2016 provenant pour l'essentiel de deux magnats, à savoir Cristobal Lopez un riche propriétaire de casinos et Lazaro Baez, un grand entrepreneur en BTP. Ami intime de la famille Kirchner, ce dernier avait été arrêté en 2016 pour blanchiment d'argent. Il en va de même pour deux autres anciens membres des gouvernements Kirchner ; tous deux accusés dans ce volumineux dossier que la presse locale appelle «route de l'argent K» (K pour Kirchner). L'ancienne Présidente a rejeté, par écrit et dans un document de seize pages, toutes les accusations portées contre elle, dénoncé « une persécution judiciaire et médiatique sans précédent» digne des «gouvernements totalitaires » et évoqué les affaires de conflits d'intérêts et de corruption dans lesquelles sont impliqués l'actuel chef de l'Etat Mauricio Macri, faisant l'objet d'une enquête pour «trafic d'influence» diligentée par le procureur Jorge Di Lello et son géniteur Franco Macri dont le nom figurerait en très bonne place sur les fameux «Panama Papers». Enfin, il convient de préciser, toutefois, que malgré toutes ces déconvenues, les Kirchner restent soutenus par les militants de «La Campora», ces jeunes «kirchnéristes» qui, pendant toute la durée du procès, se sont massés aux abords du Tribunal pour marquer leur désapprobation et pour signifier leur ardent souhait de voir l'ancienne présidente mener la liste de la coalition du Front pour la Victoire (FPV) lors des élections législatives de mi-mandat qui auront lieu en Octobre prochain et ce, alors même que depuis l'expiration de son mandat intervenue en Décembre 2015, l'ancienne cheffe de l'Etat argentin vit en retrait de la politique dans l'attente de son éventuelle inculpation.