Ne semblant avoir rien d'autre en tête que son fameux projet de mettre au point un missile balistique intercontinental capable d'envoyer une bombe nucléaire sur le territoire américain Kim Jong-un, le sulfureux président nord-coréen, a ordonné et supervisé en personne l'envoi simultané ce lundi 6 Mars 2017 de quatre missiles balistiques qui sont retombés à quelques kilomètres des côtes nippones. La Corée du Nord a affirmé le lendemain que ces essais sont un test destiné à expérimenter les capacités nucléaires du pays et son jeune président a déclaré que ces tirs « étaient si précis qu'ils ressemblaient à des avions faisant des acrobaties aériennes en formation ». Et l'héritier de Kim Jong-il de rappeler que son objectif est «de frapper les bases militaires de l'agresseur impérialiste américain au Japon en cas de besoin» et de démontrer que Pyonyang est capable de lancer «une frappe nucléaire sans merci (pouvant) rayer de la carte» ses ennemis. Il convient de préciser, toutefois, que l'armée sud-coréenne estime que les engins tirés par son ennemi-juré du Nord ne sont que des fusées d'une portée d'environ 1000 km et d'une altitude de 260 km donc qu'il ne s'agit pas de missiles balistiques intercontinentaux. Or, la tension est montée d'un cran entre Pyongyang et Kuala Lampur avec le rappel de leurs ambassadeurs respectifs à la suite de l'assassinat le 13 février dernier dans le hall d'embarquement de l'aéroport de Kuala Lampur du demi-frère mal-aimé du président nord-coréen. En outre, cette affaire ne s'est pas arrêtée là car le régime nord-coréen aurait même interdit aux ressortissants malaisiens de quitter le pays, ce qui a poussé le premier ministre malaisien Najib Razak a faire de même. Cette situation allant a l'encontre des lois internationales et des normes diplomatiques va être assimilée à un odieux chantage et sera inévitablement dénoncée par toutes les chancelleries occidentales. Quoiqu'il en soit, un conflit nucléaire en Asie n'ayant jamais semblé aussi proche qu'aujourd'hui, Washington a condamné ces tirs avec fermeté et Tokyo dénoncé une «nouvelle provocation intolérable» du régime nord coréen alors que, de son côté, Pékin a reconnu dans l'éditorial de ce mardi du Global Times, proche du Parti Communiste Chinois, que «la possibilité d'une guerre sur la péninsule coréenne est en train de grandir » et qu'elle doit s'y préparer d'autant plus qu'une attaque des troupes Yankees contre Pyonyang son «voisin et allié historique» semble de plus en plus imminente puisque Séoul aurait commencé à déployer ce mardi un bouclier anti-missiles sur son territoire. Sentant son pays directement menacé par une réunification de la péninsule coréenne au profit de Séoul et de son allié yankee, le ministre chinois des Affaires Etrangères a affirmé que la République Populaire entend prendre « toutes les mesures nécessaires pour défendre ses propres intérêts de sécurité (et que) les Etats-Unis et la Corée du Nord en subiront toutes les conséquences». Mais même si les médias internationaux évoquent les rapides avancées du programme balistique nord-coréen, la population sud-coréenne reste, quant à elle, assez résignée dans son ensemble. « Quand la Corée du Nord tire des missiles, cela ne me fait plus peur» dira même un sud-coréen ajoutant que «c'est la façon dont les médias en parlent qui rend la situation terrifiante». Il convient de préciser, toutefois, que ce n'est point là l'avis du président sud-coréen par intérim Hwang Kyo-ahn qui, en considérant qu'il s'agit-là d'une «menace réelle et imminente» s'est empressé de déployer un bouclier anti-missile américain provoquant ainsi l'ire du voisin chinois appelé, par la même occasion, «à mieux contrôler son allié nord-coréen» même si le géant communiste qui s'oppose, officiellement, aux tirs de missiles effectués par Pyongyang au motif qu'ils « violent les résolutions du Conseil de Sécurité de l'ONU» a fait dire par le porte-parole de son ministère des Affaires Etrangères, lors d'un point de presse, que «les parties en présence doivent faire preuve de retenue et éviter tout ce qui relèverait d'une provocation ou serait de nature à accroître les tensions régionales». Enfin, disons pour terminer que si le nouveau locataire de la Maison Blanche a réaffirmé son «engagement à toute épreuve» aux côtés de ses alliés sud-coréen et japonais, le danger d'un embrasement de la région n'est pas à écarter. Aussi, le Conseil de Sécurité des Nations-Unies a-t-il décidé de se réunir ce mercredi pour trouver une solution à la crise.