Des images hallucinantes celles qui ont fait le tour du monde montrant le patron du FMI et le candidat en vue du PS français pour les présidentielles de 2012 devant un tribunal de New York. Un Dominique Strauss Khan menotté et éprouvé, présenté devant une juge de l'Etat de New York. Les charges d'accusation ont été présentées, en termes crus, par le ministère public qui a tenu à ce que la procédure soit appliquée avec la plus grande rigueur. Le tout porté à la connaissance du grand public par l'entremise d'une captation vidéo en direct. Un véritable cauchemar pour celui qui préside aux destinées de l'une des organisations financières internationalesles plus importantes, le FMI. On le savait, le système judicaire des USA est bâti sur le principe de l'accusation et il revient au prévenu, même si la présomption d'innocence demeure établie, d'apporter la preuve de sa non-culpabilité. Les réactions provoquées par cet épisode spectaculaire de la vie de DSK sont multiples et les interrogations fusent de toutes parts. Entre ceux qui ne veulent pas croire à la fin de la carrière politique de ce membre éminent du PS français, ceux qui crient au complot ourdi et ceux qui attendent que la vérité éclate au grand jour, il y a tous les ingrédients d'un imbroglio politique difficile à décrypter. Nombre de questions restent posées sur la virulence avec laquelle la justice américaine a tenu à traiter cette affaire sans aucune espèce de retenue. DSK est traité comme un vulgaire violeur qui hante les artères de Manhattan. Rappelons cependant que DSK est celui par qui le changement est arrivé au sein même de cette citadelle qu'est le FMI. L'arrivée de cet éminent économiste doublé d'un homme d'Etat d'envergure à cette institution du système de Bretton Woods, a insufflé une dynamique de changement dans l'art et la manière de gérer les crises économiques et sauvegarder les fondements du système économique mondial. Sur un autre registre, DSK lui-même a toujours clamé haut et fort cette impérieuse nécessité de séparer entre vie privée et vie publique. La question aujourd'hui n'est pas de savoir s'il est effectivement coupable des faits qui lui sont reprochés. Mais on pourrait s'interroger sur le pourquoi d'un tel acharnement sur une affaire qui aurait pu être traitée dans la normalité en attendant que la culpabilité de DSK soit définitivement établie ? Le système judiciaire américain et ses auxiliaires sont ostensiblement installés dans une logique de démonstration de la prééminence de la loi en dehors de toute autre considération. Cette posture les pousse immanquablement à faire un usage abusif des moyens de communication surtout des médias grand public sans aucun égard pour la réputation ni l'honneur du prévenu. Au cas où l'innocence de DSK vient à être établie, ce qui est très peu probable au rythme où vont les choses, comment pourra-t-on laver l'honneur du prévenu et celui de sa famille ? En fait le mal est fait. Pour l'instant, l'image de celui qui arrivait en tête des sondages pour les présidentielles françaises est dramatiquement et définitivement compromise.