Le sport marocain a cruellement besoin de manifestations de grande envergure. Comme il a éminemment besoin d'un nouveau souffle qui ne saurait être sans garantir la relève, la formation de cadres compétents et la réalisation des infrastructures ad hoc. Soit ! Voilà qui explique, sans aucun doute, que l'on persiste à pratiquer un sport national par excellence qui consiste à violer la loi tout en organisant des meetings. Et le dernier qui vient de bénéficier de l'appui franc de la Wilaya de Rabat, de la Mairie, etc… n'échappe pas à cette mauvaise règle qui sème la confusion dans les esprits. Car ne voilà-t-il pas qu'une association qui s'agite dans le cadre caritatif s'est érigée en organisme organisateur de meetings dans l'athlétisme alors qu'elle n'est affiliée ni à la Fédération de l'athlétisme (FRMA) ni à aucune autre fédération sportive. Bien plus, ladite structure que pilote une ancienne star internationale de l'athlétisme n'a même pas daigné informer la FRMA de ses intentions pour figurer dans le calendrier national élaboré annuellement pour les compétitions nationales et internationales organisées dans le Royaume. Même la ligue régionale de Rabat n'a pas été sollicitée pour assurer l'encadrement dudit meeting (notamment en y greffant les juges). Nezha Bidouane qui a décroché ses godasses, après avoir décroché des médailles, s'est donc lancée sur une autre piste. En prenant soin de contourner les haies de la loi en vigueur. Car n'oublions surtout pas que la loi 06/87 qui régit le sport dans le pays stipule que seules les Fédérations sont habilitées à jouir du monopole exclusive de l'organisation des manifestations sportives. L'article 20 de ladite loi est des plus clairs là-dessus. Sauf pour notre star qui a choisi de faire du hors piste. Pourtant, ni clubs, ni sociétés ne peuvent évoluer en passant à côté de la loi. Les articles 44 et 46 rappellent à qui l'ignore que seule une société sportive à but lucratif, dûment constituée, avec des statuts homologués par la tutelle, et affiliée à la Fédération de la discipline concernée, peut organiser un meeting sportif… Dès lors, la transgression de la loi, dans un Etat de droit qui se construit, s'est faite doublement. Par la structure qui a organisé le meeting de Rabat et par les autorités qui l'ont soutenue ! Bien sûr que le sport national a besoin d'un réel coup de fouet. Que les stars osent donner l'exemple en créant de véritables clubs et en investissant dans le sport au lieu de vaquer au plus facile tout en violant la loi. Le seul exemple édifiant, dans cet océan d'amalgame, nous vient de Fès où Khalid Sekkah, star de son temps, a créé le club Al-Wifak pour former des athlètes. Pourquoi le reste des stars ne choisissent-elles pas de briller sous ce même ciel en dupliquant à l'infini la bonne pratique promue par Sekkah ? La bonne gouvernance exige, sans aucun doute, que le sport puisse se soustraire aux logiques dévastatrices des rentes de situation symboliques et des machines à sous. Le sport pour tous gagnera énormément si jamais tout le monde se conforme aux prescriptions de la loi. Le vrai professionnalisme démarre à partir de ce point nodal. Alors, osons mettre bien en évidence les «starting blocks» pour une réelle revivification du sport national. Toutes disciplines confondues. Bien entendu !