Pour Hicham Abkari, directeur au théâtre Mohamed VI et chef service animation culturelle à la mairie de Casablanca, l'arrivée de Netflix est une valeur ajoutée pour le Maroc qui souffre d'une véritable carence en produits multimédia. En termes de contenu, «c'est aussi l'occasion de connaitre une autre culture et de mettre fin aux clichés par rapport à la culture occidentale », souligne t-il en substance. Qui plus est, l'arrivée de Netflix au Maroc pourrait créer des émules en favorisant la diffusion des court-métrages des jeunes marocains. Récemment, le service de streaming a produit ses propres films en plus de favoriser le streaming. Par contre pour s'abonner, il faudrait disposer d'une bonne connexion internet. Et c'est ici que le bât blesse. En termes de contenu, une vidéo est plus volumineuse que des mails. A dire que 3Go ou 4 Go ne suffirait pas pour regarder en illimité une vidéo. «Il est facile de dépasser 4Go quand vous regardez des vidéos », explique t-il à Al Bayane. Selon lui, le succès ou l'échec du géant au Maroc dépendra de la forme sous laquelle son offre sera déclinée. «Netflix est un produit culturel qui ne doit pas être parasité par les problèmes internes du pays», insiste t-il. «A Casablanca où sont installés même les serveurs, on rencontre des problèmes de débit, qu'en est-il des autres villes comme Agadir ?», se questionne t-il. «Il faut une certaine stabilité réglementaire qui mettrait en confiance les utilisateurs qui contractent un abonnement, surtout que nous sommes dans une culture du bouche à oreille où les gens décident en fonction de ce qu'ils ont entendu. Il ne faut pas que par la suite, il y'ait des problèmes de droits d'auteurs, l'interdiction d'un film par l'ANRT. Il ne faudrait pas que les gens se plaignent comme si c'était la faute de Netflix et pourtant c'est celle des structures de télécom. Netflix a fait ses preuves ailleurs», explique t-il. «Les instances gouvernementales doivent remettre les choses dans l'ordre. Il faut penser à l'amendement des lois relatives aux opérateurs de télécommunications. Il faudrait consacrer exclusivement des opérateurs à la téléphonie et accorder à d'autres structures, les licences pour le flux du net », avance Hicham Abkari. En dépit de la valeur ajoutée de Nextflix, notre interlocuteur appréhende l'échec du géant américain eu égard à l'expérience de la plateforme émiratie dont l'impact a été limité au Maroc. «Encore aujourd'hui, peu de gens connaissent Icflix». Et pour cause, la grande masse serait toujours attirée par les émissions des chaines locales, proches d'eux malgré la standardisation des séries disponibles sur les plateformes. Pour contrebalancer ces chaines gratuites qui proposent parfois des discours rigoristes, Netflix doit être accessible à des tarifs faibles, confie Hicham Abkari. Et pourtant aujourd'hui, l'internaute marocain, en plus de payer un abonnement Netflix, doit payer au préalable un abonnement téléphonique pour accéder à internet, souligne t-il.