La politique culturelle marocaine était le sujet d'un débat qui a eu lieu mercredi 30 décembre 2015 à la Nobl'ys Gallery à Rabat. Organisée par l'association «La Pensée Plastique» avec le soutien du ministère de la culture, cette conférence a mis l'accent sur les fondements d'une politique culturelle au Maroc, tout en abordant des problématiques liées à l'identité, la création, la culture et la politique. Le professeur de philosophie Driss Kattir s'est arrêté dans son intervention sur les fondements conceptuels de cette politique culturelle à partir des arts pastiques. «Chaque gestion de la chose culturelle exige nécessairement deux piliers essentiels, à savoir : l'argent (soutien, subvention) pour réaliser chaque activité culturelle ou artistique et le programme (événement culturel) qui sera à l'origine d'une politique culturelle, soit officielle ou civile», a souligné Kattir. « Qu'est ce qu'une politique culturelle ? Quelle est son essence ? Sur quel paradigme peut-on créer une politique culturelle au Maroc qui garantira notre identité culturelle sans rester dépendant de cette identité ? Qui facilitera l'acte de la création ? », s'est également interrogé le professeur. Kattir a précisé que le noyau de chaque politique culturelle réside essentiellement dans l'identité et la création. L'identité et la création, a enchainé Kattir, sont des problématiques ambigües... «Il n'y a pas d'identité pure. Donc l'identité doit toujours être liée à la différence qui est la non identité, en d'autres termes, l'autre », a-t-il souligné en substance. Je considère «la critique de l'identité» comme le paradigme essentiel dans la création des programmes et d'une politique culturelle au Maroc. Le chercheur dans le domaine de l'esthétique, les arts plastiques et la philosophie, Mohammed Chiguer, a mis la lumière dans son intervention sur la nature de la politique culturelle, la gestion de la chose culturelle au Maroc et les entraves empêchant la réalisation de deux concepts, d'après lui, contradictoires : la politique relative à l'Etat et la culture attachée à la société.