Comme à son habitude, le Théâtre Ounamir d'Agadir a organisé, vendredi dernier, une soirée d'hommage dédiée à un écrivain-pédagogue, Abdallah Kiker, fort connu dans la région pour ses écrits authentiques et audacieux. Cette cérémonie qui a drainé un parterre d'intellectuels et d'artistes de la ville et des environs, a été présentée par Abdelkader Ababou, dramaturge, scénographe et réalisateur théâtral de talent. Dans son préambule, le présentateur a mis l'accent l'importance de ces rencontres à la dimension «populaire et simpliste» qui permettent l'échange et le partage dans l'univers de l'art, la culture, la littérature, la publication...Par la suite, il s'est focalisé sur les valeurs et les vertus de la personnalité fêtée, ce soir, tout en rendant hommage pareillement à un nombre de figures de proue du Souss présentes à ce rassemblement convivial. Ensuite place a été donnée au témoignage de deux intellectuels de la ville qui ont accompagné et côtoyé de près l'illustre hôte de la soirée, en l'occurrence Ahmed Abouzaid et Mohamed Labied. Le premier s'est surtout étendu sur les caractéristiques de ses œuvres, en particulier « armée de libération » et « lycée Ibn Tachfine », tout en insistant sur leur aspect narratif transparent et inédit. Le second a scindé son intervention en deux parties, à savoir le volet éducatif et l'axe éditorial de ses ouvrages. Pour ce qui est de la première partie, l'intervenant qui était, en fait, son ancien élève, révélait son attachement et son assiduité, en tant que censeur, mais également, surveillant général et superviseur de l'entrée de l'Etablissement. S'agissant de la deuxième partie de son allocution à la fois informative et émotive, il la résume entièrement par cette expression qui en dit long : « Abdallah Fikri est né après sa retraite !». Une façon de dire que cette phase est remarquable car, subitement, il s'est rendu compte qu'il avait cette aptitude et surtout cette passion de se mettre à écrire et à endurer les peines de l'écriture, de la correction, de la publication et de la distribution de ses œuvres de haute qualité historique, pédagogique et cumulative d'actes et d'événements relatifs aux espaces et aux personnages. Dans ce sens, il a souligné que pas moins de dix ouvrages ont vu le jour, en l'espace de dix ans, soit une œuvre par an, ce qui est, en effet, une prouesse hors pair. Après ces témoignages aussi pertinents que valeureux, la parole fut donnée à Abdallah Kiker qui, avec une grande modestie mais aussi d'une haute authenticité, n'a pas hésité de rendre hommage à tous ceux qui l'ont encouragé à amorcer cette aventure, notamment Ahmed Abouzaid, tout en révélant que cet amour pour l'écriture provient également de sa passion pour la lecture. Par ailleurs, une série d'interventions sont intervenues, mettant en relief l'importance de cette initiative du Théâtre Ounamir et la singularité de ce choix porté sur ce personnage ambitieux, dynamique et d'une humilité exemplaire. On ne peut aussi que saluer vivement cette activité éprise de reconnaissance et de civisme envers des personnes qui militent dans la discrétion et l'abnégation.