Le ton a été donné au début de la décennie. «Nous ne saurions préserver au citoyen sa dignité qu'en lui assurant un logement décent». C'est en ces termes que SM le Roi Mohammed VI avait souligné, lors de l'ouverture de la 7ème législature en octobre 2002, son ferme engagement pour la promotion de la politique d'habitat, en vue de permettre aux familles à revenu limité de disposer d'un logement respectant leur dignité. Depuis lors, les différents chantiers d'envergure et projets d'habitat social, lancés à travers l'ensemble du territoire national, traduisent cet engagement pour permettre aux couches sociales démunies d'accéder à un logement décent à des conditions avantageuses. Cette politique constitue aussi un gage d'équité sociale, outre le fait qu'elle vise la résorption des bidonvilles et la modernisation du tissu urbain et sa structuration. Dans ce registre, toute une panoplie de mesures ont été mises en place afin de concrétiser les objectifs escomptés. Ces mesures concernent les institutions d'intervention, les mécanismes de financement et les instruments de soutien aux citoyens. Du côté des promoteurs, les mesures en questions touchent des exonérations fiscales incitatives pour ceux qui ont investi dans ce segment très porteur, vu la grande demande exprimée dès 2010. Dans ce cadre, des mesures concrètes ont été adoptées, notamment la création d'un guichet unique, l'examen à priori des projets d'habitat social, l'étude des projets dans le cadre d'une commission mixte en présence d'ingénieurs-architectes et de promoteurs immobiliers et le suivi des projets par des commissions techniques de contrôle des travaux d'équipement et de construction. Des fonds de garantie ont été institués afin de permettre à la population démunie l'accès au crédit bancaire (FOGARIM, entre autres). Ces mesures ont engendré une embellie pour ce segment dont la relance a été une réelle locomotive du secteur en particulier et de l'économie nationale en général. Dans ce sens, le ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, Mohamed Nabil Benabdellah a mis l'accent sur l'accélération du rythme de réalisation et d'encouragement aux logements sociaux pour réduire de moitié, à l'horizon 2016, le déficit du Maroc en la matière, estimé à 840.0000 unités actuellement. Selon le projet de loi de Finances 2012, une attention particulière sera accordée à l'accélération du rythme de production du logement social et l'encadrement de l'auto-construction. Le gouvernement va œuvrer à diversifier l'offre d'habitat à travers notamment la mise en place d'un nouveau produit d'habitat d'une valeur ne dépassant pas 800 mille dirhams destiné à la classe moyenne notamment dans les moyennes et grandes villes, d'un nouveau produit destiné aux jeunes et aux familles nouvellement constituées et la conception et la mise en œuvre de projets intégrés d'habitat au profit des centres ruraux émergents. L'Exécutif veillera, d'autre part, à l'accélération du rythme de réalisation des projets villes sans bidonvilles et la mise en place d'un nouveau cadre permettant leur intégration urbaine et sociale. Pour atteindre ces objectifs, la politique d'habitat s'appuiera sur cinq principaux leviers : - L'orientation de l'intervention des opérateurs publics vers le logement social et la lutte contre l'habitat insalubre, et ce à travers des contrats programmes et le partenariat public-privé. - L'encadrement du secteur immobilier et la mise en place de contrats programme avec le secteur privé et les corps professionnels. - La poursuite de la mobilisation du foncier public à hauteur de 20 mille hectares sur cinq ans. - Le renforcement des ressources et des instruments de financement, la modernisation de l'intervention des institutions bancaires et le développement des fonds de garantie existants. - La création d'un observatoire national et des observatoires régionaux et locaux pour l'encadrement et le suivi du secteur de l'habitat. Dans le cadre du programme du logement social, le nombre des unités construites au 15 décembre 2011 s'élève à 15.900 unités pour le segment de logement à 140 mille dirhams et 65 mille unités réalisées entre 2008 et 2011 pour le segment de logement à 200 mille dirhams. Le montant total des crédits programmés au titre de l'année 2012 au profit du ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville s'élève à 3,59 milliards de dirhams dont plus de 3 MMDH alloués au domaine de l'Habitat.