14ème client du Maroc, avec 300 millions de dollars d'exportations, et 11ème fournisseur du Royaume, avec 720 millions de dollars d'importations. Les échanges commerciaux avec la Turquie ne représente qu'environ 2 % du total des transactions extérieures du Maroc, avec une balance commerciale constamment déficitaire au détriment du Royaume, malgré l'existence de l'accord de libre-échange. Le déficit commercial Maroc-Turquie a dépassé les 350 millions de dollars en 2010, un niveau largement franchi en 2011 et qu'il est urgent de corriger. La visite du 18 au 20 mars courant en Turquie, du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Saad Dine El Otmani, s'inscrit dans cette logique de préparer le terrain pour que les relations économiques et commerciales prennent un nouvel élan. Les liens entre le Maroc et la Turquie ont toujours été frappés du sceau de l'excellence, qui confère aux deux pays un atout de taille, leur permettant de s'engager dans un ''partenariat privilégié'', de nature à faciliter le raffermissement, encore plus fort, de leurs relations de coopération notamment dans les domaines économiques et commerciaux. Rabat et Ankara, qui ont établi leurs relations diplomatiques en 1956, sont liés depuis janvier 2006 par un accord de libre-échange ayant contribué à augmenter les échanges commerciaux bilatéraux, bien que ces derniers restent en deçà des potentialités des deux pays. La Turquie, qui dispose d'une économie émergeante en plein essor, figure au 14ème rang parmi les clients du Maroc, avec 300 millions de dollars d'exportations, et occupe la 11ème place parmi les fournisseurs du Royaume, avec 720 millions de dollars d'importations. Un nouvel élan La part des échanges commerciaux avec la Turquie ne représente qu'environ 2 % du total des transactions extérieures du Maroc, avec une balance commerciale constamment déficitaire au détriment du Royaume, malgré l'existence de l'accord de libre-échange. Le déficit commercial Maroc-Turquie a dépassé les 350 millions de dollars en 2010, selon des statistiques de l'Office des changes. Au plan des investissements, et malgré la présence au Maroc d'hommes d'affaires turcs, notamment dans les secteurs des BTP, de l'énergie et de la distribution, le flux des capitaux turcs dans le Royaume ne sont à la mesure ni de la posture, de plus en plus importante, des hommes d'affaires tucs, ni des énormes opportunités d'affaires offertes par le Maroc et qui attirent des investisseurs de renom venant d'autres contrées. La visite du 18 au 20 mars courant en Turquie, du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Saad Dine El Otmani, s'inscrit dans cette logique de préparer le terrain pour que les relations économiques et commerciales prennent un nouvel élan, à travers notamment le renforcement des investissements directs turcs au Maroc et de la coopération technique et scientifique, l'échange culturel et les jumelages institutionnels. Une coopération plus accrue dans des secteurs comme l'énergie, l'agroalimentaire et la construction permettra également de hisser encore plus haut les relations économiques entre le Maroc et la Turquie, deux pays appelés également à promouvoir la coopération triangulaire avec l'Afrique. Le Royaume dispose d'une longue et riche expérience en Afrique qui pourrait intéresser la Turquie, un pays qui a commencé à explorer le Continent dans le cadre de sa nouvelle stratégie visant à diversifier ses partenaires commerciaux et trouver de nouveaux débouchés pour faire face aux effets de la crise économique et financière internationale. Le déplacement en Turquie de M. El Otmani intervient après plusieurs échanges de visites des opérateurs économiques marocains et turcs, qui, à l'occasion de chaque rencontre, répondent massivement présents et viennent chercher des opportunités d'affaires mutuellement fructueuses. Mémorandum d'entente Plus de 100 entreprises marocains ont fait le déplacement en janvier 2011 à Istanbul pour rencontrer environ 200 sociétés turques dans le cadre du Pont de commerce Turquie-Maroc, initié par la puissante Confédération des hommes d'affaires et des industriels turcs (TUSKON). Le Conseil d'affaires Turquie-Maroc a été réactivé et a tenu sa première réunion en janvier dernier à Istanbul, sanctionnée par l'élaboration d'une feuille de route qui accompagnera les hommes d'affaires des deux pays dans leur quête de marchés et d'opportunités d'investissement. Pour sa part, l'Agence marocaine de développement des investissements (AMDI) a accompagné ce dynamisme des relations maroco-turques par la signature, en novembre 2011 à Istanbul, d'un mémorandum d'entente avec son homologue turque, l'ISPAT. Les initiatives officielles de ce genre ont été multipliées ses dernières années. Après la tenue en mars 2011 de la 9ème commission mixte économique intergouvernementale Maroc-Turquie, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, s'est rendu les 15 et 16 novembre dernier au Maroc, ou il a procédé avec son homologue marocain à la signature de plusieurs accords de coopération. Il s'agit en l'occurrence de l'accord de coopération scientifique et technologique, de l'accord relatif à la reconnaissance réciproque des permis de conduire, de l'accord de coopération dans le domaine de la pêche maritime et de l'aquaculture, du protocole de coopération dans le domaine de la jeunesse et des sports et du mémorandum d'entente entre l'Institut des standards turcs et l'Institut marocain de normalisation. M. Ahmet Davutoglu a participé également aux travaux de la 4ème édition du Forum arabo-turc, organisée à Rabat, le 16 novembre 2011. Pour sa part, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a effectué une visite officielle au Maroc en mars 2005, une année après le déplacement en Turquie de Driss Jettou, alors Premier ministre, marqué par la signature de l'Accord de libre-échange. La visite de M. El Otmani en Turquie s'inscrit donc dans ce processus visant à jeter un nouveau jalon dans le socle du partenariat privilégié entre le Maroc et la Turquie .