Cérémonies officielles d'adieu à Nelson Mandela C'est aujourd'hui mardi 10 décembre que débuteront à partir de 9 heures GMT, en Afrique du Sud, les cérémonies officielles d'adieu à Nelson Mandela. Le choix du lieu de ces cérémonies, à savoir le gigantesque stade de Soccer City à Soweto, est en lui-même tout un symbole. C'est en effet dans cette bâtisse, construite après la chute de l'apartheid, que Madiba a fait sa toute dernière apparition officielle. C'était lors de la finale de la Coupe du monde 2010. Symbolique ensuite puisque Soweto, cette township dans la banlieue de Johannesburg, est non seulement la cité où vécut Mandela avant son emprisonnement, mais celle qui fut aussi, plusieurs décennies durant, la cité rebelle qui s'érigea en épicentre de la révolte des populations noires contre le régime raciste de l'apartheid. Symbolique également, car le plus grand stade d'Afrique (90.000 places) a été choisi une nouvelle fois pour accueillir un événement mondial. Celui où «91 chefs d'Etat et de gouvernement en exercice, 10 anciens dirigeants, 86 chefs de délégation et 75 personnalités éminentes ont confirmé leur présence», se sont donné rendez-vous, comme l'a confirmé le porte-parole du ministère sud-africain des Affaires étrangères, Clayson Monyela, pour rendre un dernier hommage à Madiba. Symbolique enfin car le Premier ministre de l'Etat hébreu, Benjamin Netanyahu ne sera pas du voyage, officiellement pour coût exorbitant du vol Tel Aviv-Johannesburg, mais en réalité il serait tout simplement personae non grata en ces moments particuliers de l'histoire de l'Afrique du sud, qui a tout pardonné sauf le soutien sioniste au régime d'apartheid d'antan, d'autant plus que le peuple palestinien continue actuellement à souffrir d'un régime pareil. Mahmoud Abbas, chef de l'Autorité palestinienne, est, lui, bien attendu en Afrique du sud. Plusieurs personnalités sont déjà arrivés en Afrique du sud, dont le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon est déjà sur place et devait s'exprimer hier, lundi, devant la Fondation Nelson Mandela, à Johannesburg. Hier, le président américain s'est envolé tôt dans la matinée pour l'Afrique du sud, emportant dans le «Air Force One» son prédécesseur George W. Bush et l'ancienne secrétaire d'Etat Hillary Clinton. Les Sud-Africains, eux, ont déjà commencé lundi les hommages officiels à leur illustre disparu. Hier, les deux chambres du Parlement sud-africain étaient réunies au Cap dans une séance commune dédiée à la mémoire du premier président noir de l'Afrique du Sud, et à laquelle les différents partis politiques du pays étaient présents. Deux immenses bannières étaient accrochées à la devanture du Parlement en signe de reconnaissance pour Mandela : «Hamba Kahle Madib» ( merci Madiba» en zoulou) disait Tous ces hommages, international et national, sont en réalité l'expression d'une reconnaissance et d'une admiration pour celui qui fut une «version sud-africaine du Mahatma Gandhi», selon l'expression de Laloo Isu Chiba, l'un des anciens codétenus de Mandela dans bagne de Robben Island, de sinistre mémoire.