Cours des devises du mercredi 26 novembre 2025    Bank Al-Maghrib : émission de 654 millions de billets neufs en 2024    Réunion jeudi du Conseil de gouvernement    À New Delhi, le Maroc et l'Inde franchissent une nouvelle étape dans leur coopération navale    Après la défense, le Maroc et l'Ethiopie signent un accord sécuritaire    France : Avant de se rendre en Algérie, Laurent Nuñez rencontre son homologue marocain    Al Barid Bank : la cybersécurité au cœur des priorités (VIDEO)    Phosphate. Batteries VS agriculture : le dilemme    Maroc: plus de 81.000 entreprises créées à fin septembre    SRBM : les ordres de paiement des participants directs en hausse de 16% en 2024    Eaux Minérales d'Oulmès : Emission d'ORA de 350 MDH    Casablanca-Settat dévoile son Plan directeur de gestion durable des déchets industriels et médicaux    S.M. le Roi adresse un message au Président du Comité des Nations Unies pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien    Que révèle Boualem Sansal sur son année de détention en Algérie ?    Acier : l'UE demande aux Etats-Unis une baisse des droits de douane    Trump compte se rendre en Chine en avril prochain pour rencontrer Xi Jinping    CAN 2025 : Champion au Mondial U20, Yassir Zabiri lorgne l'équipe du Maroc A    Mondial 2026 : Le Maroc dans le chapeau 2 des tirages au sort final    La música, el vínculo de los legados culturales y artísticos en Marruecos    Maroc : Arrestation du streamer Ilias El Maliki à El Jadida    Amine Tehraoui lance les services de l'Hôpital de proximité d'Imintanout    Investissement public : Hausse de 86,8% durant la période 2020-2025    Violence à l'égard des femmes : Lancement de la campagne nationale    Températures prévues pour mercredi 26 novembre 2025    Yallah' Afrika ! : l'Afrique créative s'expose à Rabat    Le festival La Belle Hip Hop tient sa première édition au Maroc    La musique, ciment des héritages culturels et artistiques au Maroc    CAN au Maroc : Fatima Nouali dénonce la marginalisation de son projet artistique    Lancement du vaisseau spatial Shenzhou-22 : témoins des avantages du nouveau système national centralisé de la Chine    Féminicides : près de 50.000 femmes tuées dans leur propre foyer en 2024    El Hajoui veut instaurer une nouvelle culture législative au Maroc    Le polisario s'affiche avec des figures proches du Hezbollah et confirme la collusion avec l'Iran    LdC : Man City, OM, Barcelone ... Voici le programme de ce mardi    FC Utrecht : Benfica et le FC Porto se positionnent sur Souffian El Karouani    Laftit s'entretient à Marrakech avec son homologue de la République de Serbie    ONU-Maroc: Le SG de l'ONU salue l'approche "ouverte et inclusive" de l'ambassadeur Omar Hilale à la Conférence sur le désarmement au Moyen-Orient    Nizar Bakara représente Mohammed VI au Sommet Union africaine‐Union européenne    Mohamed Ziane : La famille annonce une grève de la faim, la prison dément    Tourisme : la banque de projets offre désormais plus de 900 opportunités    Finale CDM U17 : sans nouveau coup de pouce arbitral, le Brésil s'arrête en demi-finales    Foot féminin / Equipe nationale A : Des tests contre le Burkina Faso l' Afrique du Sud    FIFA/FSD: un milliard de dollars pour moderniser les infrastructures sportives des pays en développement    Younes Ebnoutalib attire l'intérêt en Allemagne et en Espagne    Ukraine : Un « futur accord » de paix devra maintenir son entière « souveraineté »    Décès de la légende du reggae Jimmy Cliff    L'OPM réinvente Shéhérazade : un voyage symphonique entre Orient et Occident    Deux films marocains au Red Sea International Film Festival    "santa claus, le lutin et le bonhomme de neige" : Un spectacle féerique pour toute la famille au cœur du pôle nord !    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Deux figures féminines
Hors champ
Publié dans Albayane le 05 - 12 - 2013

Elles viennent d'univers différents, mais elles se sont imposées comme deux figures féminines emblématiques qui ont marqué cette première partie de la compétition officielle du FIFM. Ce n'est pas par hasard, d'ailleurs, que toutes les deux donnent son titre au film qu'elles portent : Han Gong-ju, premier film du sud-coréen, Lee Su-Jin, et Ida du polonais Pawel Pawlikowski. Toutes deux sont victimes d'un traumatisme originel. Ida est fille d'une époque marquée par la guerre et ses drames et Han Gong-Ju est victime de rapports sociaux au sein d'une urbanité sauvage.
Là la grande histoire, ici la petite histoire : mais les conséquences sont identiques; comment ces traumatismes vont forger des personnalités et offrir aux films la voie de façonner un parcours via des éléments iconiques, plastiques et sonores. Les deux films ne se contentent pas de raconter ou de plaider une cause mais dessinent les contours d'un univers où le non-dit est aussi éloquent que révélateur...
Ida s'ouvre par une séquence aux images éblouissantes. Nous découvrons un couvent ; le personnage principal, une jeune novice qui s'apprête à prononcer ses vœux pour officialiser son entrée dans les ordres. Faire vœux de chasteté, d'obéissance et de pauvreté... comme le stipule la grande tradition chrétienne. La dirigeante du couvent l'autorise cependant à sortir pour aller retrouver une tante dont elle vient d'apprendre l'existence. Celle qui s'appelle en principe Anna va voir sa vie connaître un bouleversement. Cette sortie va se révéler un voyage dans la mémoire individuelle et collective. Nous sommes en Pologne communiste où l'après guerre porte encore des cicatrices indélébiles. Anna apprend, coup sur coup qu'en fait elle s'appelle Ida, qu'elle est juive et non chrétienne et que ses parents ont été massacrés. Les deux femmes vont alors sur la piste de cette mémoire blessée. Se révélant l'une à l'autre. Occasion aussi pour Anna/Ida de découvrir la vie ; de vivre une vivre une idylle avec un jeune musicien. Une fois le devoir de mémoire accompli au prix d'une concession : pour découvrir le lieu où les restes de sa famille sont enterrés, la jeune fille doit renoncer à la maison familiale, se posent pour elle des questions métaphysiques. Et après ? demande-t-elle à son jeune amant. La mémoire à un coût. Le film choisit une fin qui a fait débat parmi les cinéphiles : on la voit en effet, reprendre son costume de religieuse et marcher, valise face à la caméra, vers un point qui semble être un retour au couvent. Une métaphore de la Pologne qui a basculé après les années de laïcité imposée dans le religieux ? Un hommage à une figure féminine qui assume un choix individuel face aux incertitudes et aux doutes de la mémoire ? En fait, un retour à la séquence d'ouverture nous éclaire. On voit la jeune fille avec des collègues restaurer et embellir une statue de Jésus ; braver un environnement hostile, la neige et le froid pour sortir dans la cour remettre la statue sur son socle. Toute la suite du récit consistera à confirmer ce programme initial. La mise en scène nous le dit à sa manière ; jamais le protagoniste n'occupe entièrement le cadre ; on la voit toujours dans un coin du plan comme s'il y avait un hors champ qui planait sur son devenir. A la fin, la caméra la cadre comme héroïne, en revenant au centre du plan.
Le hors champ marque aussi le récit du film coréen qui met en scène une jeune lycéenne, Han Gong-Ju. Abandonnée par ses parents, acculée à changer d'établissement scolaire, le film nous met d'abord en présence de son évolution psychologique face aux épreuves qu'elle rencontre, en évitant, choix judicieux du scénario et de mise en scène, de nous révéler frontalement le traumatisme originel ; celui du viol collectif dont elle a été victime. C'est un personnage fort qui se construit devant nous. La tension monte jusqu'au moment où tout le passé envahit l'écran. Cependant, Han Gong-Ju avait une passion : apprendre à nager. La vie se révèle être, en effet, un fleuve aux eaux troubles. Une bonne nageuse peut s'en sortir, surtout qu'en plus elle est douée en musique. C'est la belle fin du film.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.