Le ministre de la Culture, Mohamed Amine Sbihi, a appelé, mardi à la Chambre des Conseillers tous les partenaires (syndicats, associations, créateurs et artistes) à conjuguer leurs efforts avec son département pour la réussite du chantier des réformes juridiques et réglementaires, qu'il envisage de mettre en œuvre, dans le domaine de la protection des droits des artistes et créateurs. Répondant à un Conseiller qui lui demandait des précisions sur le dispositif de protection des artistes marocains contre la concurrence étrangère, le ministre a rappelé que les créateurs marocains bénéficient de toutes les dispositions contenues dans les accords de coopération liant le Maroc à divers pays dont l'Egypte, Bahreïn, Koweït, Liban, France, Espagne dans le domaine culturel et artistique. C'est ainsi que toutes les participations culturelles et manifestations artistiques des créateurs marocains dans ces pays bénéficient de la même protection que le Maroc est tenu d'assurer aux artistes de ces pays, conformément au principe de la protection réciproque, prévu en Droit international. Selon ces accords, ce sont les pays hôtes qui prennent en charge les frais de séjour et de déplacement interne des artistes marocains, qui participent à des manifestations culturelles, organisées par le ministère de la culture dans ces pays, et ce en application du principe de la réciprocité dans ce domaine. Pour ce qui est des frais du transport international et des indemnités des artistes, elles sont prises en charge par le ministère, a-t-il dit. Dans le cas où ce sont les artistes qui prennent des initiatives individuelles et personnelles à l'étranger, dont l'organisation de spectacles et des enregistrements dans des studios, ils sont tenus d'observer les lois en vigueur dans ces pays (concernant notamment la protection de l'artiste local). Le rôle du ministère se limite dans la facilitation des conditions de participation à ces manifestations, a-t-il noté. Evoquant la situation en Egypte, qui a accumulé une longue expérience en la matière, le ministre de la culture a fait savoir que les organisations syndicales et des artistes et créateurs égyptiens ont unifié leur action dans le cadre d'une seule instance, laquelle œuvre pour assurer la protection des droits matériels et artistiques des artistes aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Au Maroc, a-t-il dit, le secteur ne dispose pas d'un tel atout juridique et réglementaire, étant donné la diversité des organisations représentatives des artistes et la difficulté d'avoir un interlocuteur qui fait l'unanimité de ces organisations, ce qui contribue à retarder l'opération de mise en œuvre des dispositions juridiques concernant le respect des droits des artistes marocains à ‘intérieur et à l'extérieur du pays.