Halte à la dégradation de l'environnement Des sacs plastiques parcourent les rues de Casablanca promenés par le vent. D'autres s'incrustent dans des terrains non asphaltés sous l'effet des intempéries et du temps. Les routes sont « décorées » de ces matières non organiques aux couleurs diverses qui font la «pub» des magasins, des supermarchés, boutiques... Certains arborent un aspect désagréable mêlés à la poussière de l'été et à la boue de l'hiver. D'autres abritent des ordures ménagères dans les rues, boulevards, quartiers, rond points. Le spectacle est épouvantable. L'environnement se dégrade, les yeux regardent, les paroles se multiplient, mais les bras restent ballants. La capitale économique est inondée de sacs plastiques indésirables. Les éboueurs en sont débordés. Et pour cause, les sacs plastiques sont gratuits. Epiciers, boulangers, supermarchés, magasins les distribuent à qui en veut à condition d'être un client. Pourtant, la loi interdisant l'importation, la détention, la vente ou la distribution des sacs plastiques a été publiée au Bulletin Officiel en Aout 2011. Malgré cet arsenal juridique, des campagnes de sensibilisation n'ont pu freiner jusques là le rallye des sacs plastiques à Casablanca. Une preuve : 227 tonnes de sacs plastiques ont été collectées dans le Grand Casablanca à l'issu du programme National de collecte et d'élimination des sacs en plastiques usées lancé par le département environnement du ministère de l'intérieur. Par ailleurs, selon l'association Bahri, 75% des déchets qui finissent dans la mer au niveau de la plage d'Ain Diab sont de nature plastique. A en croire les professionnels de l'environnement il s'agirait là d'un véritable cercle vicieux. Une pollution durable de l'environnement. En effet, le vent, le soleil, les vagues de la mer exercent sur les déchets plastiques un effet corrosif. Ils les fragmentent en de petites particules que les animaux ingèrent, les confondant aux planctons, des organismes vivant dans les eaux douces. Le plastic s'intègre dans la chaine alimentaire et parvient jusqu'à l'Homme. Du plastique dans l'estomac !!! « Incroyable ». Mais le pis c'est qu'étant une matière non biodégradable, le plastique ne peut être détruit naturellement. Une action anodine de distribution de sacs plastiques, mais des conséquences désastreuses pour l'Homme, l'environnement. Voilà bien qu'une vermine peut devenir importante et s'avérer très dangereuse. Certains pays comme le Burkina Faso, la Mauritanie à l'exemple de plusieurs autres pays dans le monde l'ont compris. Certaines mesures drastiques condamnent la fabrication, l'usage et la commercialisation des sacs plastiques. Est passible d'une amende exorbitante ou d'un an de réclusion toute personne en contravention. Le Maroc n'en fait pas exception. Le chapitre 2 de l'article 6 contre l'usage des sacs plastiques prévoit des amendes oscillant entre 10000 et 500 mille dirhams pour arrêter l'emploi des sacs plastiques. Et pourtant, les gens ne semblent pas être dissuadés. Le phénomène suit son cours comme si de rien n'était. Que faire ? Semble- t'il, les lois sont faites pour être transgressées. Elles ne peuvent donc pas être l'ultime solution pour résoudre un phénomène social. Il faut les renforcer avec des mesures rigoureuses visant à punir les actions de distribution et de vente de sacs plastiques et veiller à leur respect. Des solutions alternatives doivent également être envisagées, notamment le recyclage des sacs plastiques, les campagnes de sensibilisation sur l'usage de produits organiques: sacs et papiers biodégradables.