Tournée de la troupe de théâtre Al Hal La troupe de théâtre Al Hal revient sur les planches avec une nouvelle représentation de sa pièce "Jedba", et ce le 20 septembre courant au Théâtre national Mohammed V à Rabat. En effet, la pièce a marqué un franc succès lors de sa tournée nationale l'année dernière, notamment à Rabat, Casablanca, Marrakech, Fès, Meknès et bien d'autres villes. Cette première représentation de la troupe ouvre le bal de la nouvelle saison théâtrale sous la supervision du ministère de la Culture et en partenariat avec Théâtre national Mohammed V. Ecrite par le dramaturge et scénariste Abdelillah Benhedar, réalisée par le comédien Abdelkebir Regagna et mise en scène par Kenza Fridou, Ahmed Bourkab, Hind Dafer, Abdelkebir Regagna, Aziz El Khaloufi, la pièce "Jedba" jette ses lumière sur une mère de famille autoritaire et opportuniste "Zhirou" (Kenza Fridou) qui cherche par tous les moyens à parvenir à ses desseins en poussant sa fille Nawal (Hind Dafer) à faire un mariage de raison. Un projet qui va tomber à l'eau grâce à l'attachement sentimental de sa fille à son professeur Mimoun (Abdelkebir Regagna). Il est à noter que "Jedba" est une pièce qui mit l'accent sur certains phénomènes et vices dans notre société, tels l'opportunisme et l'avidité. En revanche, elle présente des leçons de morales dans une atmosphère ironique au public afin de les faire corriger à travers le théâtre. **** L'artiste plasticien, Mansouri Idrissi Mohammed Quand la couleur dévoile l'immanence de la nature et de la spiritualité Sous le thème «De l'immanence et la transcendance», l'artiste plasticien et chercheur Mansouri Idrissi Mohammed expose ses ouvres jusqu'au 24 septembre à la Galerie nationale Bab Rouah. L'artiste plasticien figure parmi les peintres néo-impressionnistes les plus talentueux et porteurs d'avenir. Al Bayane : «De l'immanence et la transcendance» est le thème de votreexposition, pourquoi avoir choisi ce thème ? Mansouri Idrissi Mohammed : Je me suis toujours posé des questions ordinaires. Qu'est-ce que mon travail apporte à la recherche du Beau ? Que peut m'apporter la sagesse de mes Pères ? Qu'est ce que cette quête de l'Unique qui habite les soufis rencontrés ? Je me suis alors rendu compte que ce qui ne peut pas se dire facilement, l'indicible, on peut l'entrevoir. Je suis parti dans un combat, j'ai travaillé le Quatre en UN, le mouvement perpétuel, signes de la vie, j'ai suivi la courbe de vie, d'Ibn Arabi, et pour continuer je suis est allé danser, pinceau à la main avec Jallal Eddin Rûmi. Quand on me demande: ça rime à quoi toute cette recherche ? Je renvoie à mon art. L'œuvre étincelante d'un soufi en chemin. J'ai développé mon propre style, j'ai mon univers, composé d'un mélange de pensée soufie, d'harmonie de couleurs et d'observation de la Nature. Je travaille actuellement sur le thème «l'immanence et la transcendance». C'est à l'école de la nature et de la spiritualité que j'appartiens, et à cette école le Maître est omniscient... Mais attention ! Je prends le meilleur de la culture marocaine, orientale et arabe, comme je reste aussi très ouvert aux influences de l'art occidental, en faisant des recherches sur les périodes classiques et modernes. En effet, au Maroc comme ailleurs, il nous est aujourd'hui impossible d'ignorer les beautés et les richesses du monde contemporain auquel nous appartenons. Dans cet esprit, quel regard portez-vous sur l'école et les artistes marocains ? Certains artistes au Maroc se reposent sur leurs lauriers, n'évoluent pas dans leurs techniques et leurs mentalités, s'accaparent les espaces d'expositions prestigieux, et ne nous apprennent plus rien ... L'artiste, comme je le vois, doit se dépasser, se mettre en danger, en un mot cadrer avec la vie d'aujourd'hui. Pour moi sans cette évolution permanente il ne pourra pas y avoir de vraie «école marocaine» si nous ne faisons que copier l'occident. Nous avons déjà perdu de grands maîtres marocains de la musique traditionnelle et de la dance, ceux qui connaissaient les mots anciens et les gestes sacrés, et c'est le moment pour nous de reconnaitre et d'immortaliser ce qui nous reste de patrimoine historique. Alors, avoir de grands artistes peintres, c'est bien, mais avoir des artistes qui continuent de créer, d'inventer et de montrer la richesse actuelle et spécifique de notre pays, c'est mieux ! Maintenant, vous me demandez est-ce que je reste moi-même ? Oui bien sûr, je viens de la tradition, je suis dans la modernité, et je pense être un peintre marocain contemporain et attaché à la réalité d'aujourd'hui, c'est-à-dire à un monde qui bouge sans cesse. Comment qualifiez votre conception d'art ? La toile est un espace einsteinien : temps et espace se conjoignent et se disjoignent, en produisant des formes et des espaces, chaque mouvement fait est déjà du passé, c'est le mouvement qui donne à voir des formes ; ou des personnages définis par ces formes, ce mouvement on ne peut pas le prendre en morceaux, une suite de points, car c'est un mouvement, où se changent, s'échangent d'autres mouvements, et ce sont ces mouvements qui laissent des traces, ce serait un passé composé, qui oblige à interpréter, à lire ces mouvements. C'est un passé- dépassé dans un présent en devenir. Dans mes tableaux, il y a le mouvement très lointain des hommes de Lascaux, ou le mouvement prochain des corps basculés par le tsunami. L'homme qui fait signe, qui fabrique le signe, qui renvoie à ce signe se joue de l'espace et du temps, car l'espace-temps est aboli pour donner corps à l'homme universel. C'est le corps de la leçon d'anatomie, le corps scientifique, il est à voir sans connaître son individualité : musulman, marocain, juif, berbère, chinois, mongol, homo sapiens, femme, fille, enfant, c'est, et ce n'est pas lui, un tel, né à Casa, ou à Samarkande. L'observateur doit quitter la méthode empirique, qui a pour repère l'espace temps de Ptolémée, et s'engager vers une méthode (méthode veut dire chemin de perception) expérimentale et s'en tenir aux phénomènes d'un univers en expansion. Cette fabrique où le mouvement comprend et aboli l'instant et cherche à décloisonner l'ici et le maintenant oblige à manifester dans le tableau cette quête, d'où le travail du fini à l'indéfini, ces quatre côtés, qui ne sont pas un truc, mais une dynamique d'un provisoire qui engage dans le mouvement créateur.