Sur fond de nombreux problèmes internes La propagande anti-marocaine reprend de plus belle ces derniers jours en Algérie. L'occasion lui est donnée cette fois par un événement anodin, à savoir la tenue d'une prétendue université d'été des «cadres du polisario» organisée dans la ville algérienne de Boumerdes. Lors de cette rencontre, bien évidemment téléguidée comme l'indique son nom pompeux, un soi-disant «expert dans les affaires de sécurité» du nom de Omar Benjana y a affirmé, sans pince-rire et sans donner la moindre preuve de ce qu'il avance, que «le contrôle par la mafia de la drogue des milieux de décision au Royaume du Maroc empêche la lutte contre la culture du cannabis au Maroc estimée à 3,1% du produit national brut (PNB) et qui rapporte au pays 12 milliards de dollars par an». Il a en outre accusé le Maroc de «négligence en matière de lutte contre la production des stupéfiants en dépit des mises en garde des institutions onusiennes». Il n'en fallait pas plus pour que les médias algériens parus en ce début de semaine, les très officiels Al Moujahid et l'APS en tête, relayent à tour de bras cette déclaration «experte». Or il suffit de replacer cette dernière dans le contexte que vit actuellement l'Algérie, pour comprendre que l'activation du bouton «Maroc» ne vise rien d'autre qu'à détourner l'opinion locale des nombreux questionnements sur la situation interne, politique, économique, sociale..., qui la tracassent. Tout d'abord, l'Algérie a été récemment secouée par des violences tribales qui ont ensanglanté la localité de Bordj Badji Mokhtar, laissant sur le carreau pas moins de vingt morts parmi les belligérants touaregs et arabes qui se disputaient le monopole de la contrebande à la frontière algéro-malienne. Ces violences, les Algériens en ont mesuré la gravité quand le département d'Etat américain a renouvelé à ses ressortissants, vendredi dernier, ses mises en garde sur les nombreux risques qu'ils encourent en se rendant en Algérie (menaces terroristes, risques d'enlèvements et dégâts collatéraux des nombreux troubles sociaux...). Les Etats-Unis viennent en effet de maintenir l'«alerte rouge», déjà émise le 19 février dernier, quant à la grande insécurité qui règne en Algérie. Dans la mise en garde de vendredi dernier on peut lire : «le Département d'Etat exhorte les citoyens américains qui voyagent en Algérie d'évaluer attentivement les risques posés à leur sécurité personnelle. Il y a une forte menace terroriste et d'enlèvements en Algérie.» De même, cette nouvelle poussée gratuite de propagande anti marocaine peut aussi s'expliquer par la lutte acharnée que se livrent actuellement les politiciens algériens pour succéder à Abdelaziz Bouteflika, dont la longue convalescence – ou agonie – ne cesse d'alimenter toutes sortes de supputations à Alger. En prélude à cette guerre de succession, une guerre fait actuellement rage entre les ténors du Front national de libération (FNL) qui n'a plus de chef depuis la mise à l'écart, il y a maintenant six mois, d'Abdelaziz Belkhadem. Surtout que c'est le ministre en charge de la sécurité, Dahou Ould Kablia, qui brigue la présidence de ce parti. Sans parler des graves affaires de corruption qui secouent actuellement la société-Etat (Sonatrach), il faut juste ajouter que depuis la réussite de l'intervention française au Mali et la mise en déroute des groupuscules du terrorisme et du narcotrafic, le polisario a vu l'une de ses principales sources d'entrées en devises se tarir. Etant en manque, car n'ayant plus de partenaires avec qui trafiquer la drogue, ni à qui vendre ses armes et les otages occidentaux qu'il kidnappait à tour de bras, il tente aujourd'hui de se débarrasser de ses crimes sur le dos des autres.