La journée d'étude organisée par les groupes de la majorité à la Chambre des représentants a permis d'ouvrir un dialogue capable de ressortir un diagnostic exhaustif de la situation du sport national en général et du foot en particulier. Ali Fassi Firhi y a défendu son bilan. Si le thème de la journée d'étude organisée mercredi par les groupes de la majorité à la Chambre des représentants était « Le sport marocain, réalité et perspectives », c'est plutôt le foot qui a dominé les débats. Qui dit foot en ce moment, dit bien entendu l'élimination précoce du Onze national de la Coupe d'Afrique des Nations. Le sujet est désormais sur toutes les lèvres. Tout le monde y va de son analyse. Et c'est un sentiment de frustration, mais aussi de tristesse que ressentent les marocains, a relevé Rachid Roukbane, président du groupe du Progrès démocratique (GPD). « On n'est pas satisfait », a-t-il dit. Mais sans vouloir basculer dans le cynisme, ni dans le fatalisme, Rachid Roukbane a précisé, tout comme l'ensemble des initiateurs de la rencontre, que l'intérêt de cette journée d'étude était avant tout d'ouvrir le dialogue afin de pouvoir faire un diagnostic exhaustif de la situation du sport national en général et du foot en particulier. « Actuellement, les jeunes suivent plus les clubs tels que le Barça ou le Real que ceux du championnat national. Il s'agit d'une sorte d'immigration virtuelle. Ces jeunes vivent dans un autre monde », a renchéri M.Roukbane. Mais cela, a-t-il souligné, ne reflète guère un manque de patriotisme et en témoigne, dit-il, de l'euphorie ayant conquis les rues du Royaume au lendemain de la victoire contre l'Algérie. Ali Fassi Fihri qui a répondu présent à l'invitation, a pour sa part défendu son bilan. Les espoirs des marocains étaient immenses pour cette CAN 2012, a lancé Ali Fassi Fihri tout en affirmant que cet échec n'est pas si catastrophique qu'il y parait. Le président de la fédération considère, au contraire, que la participation du Maroc à la Coupe d'Afrique est une expérience positive. « De grandes équipes africains comme l'Egypte, tenante du titre, ou encore l'Algérie ne se sont pas qualifiées alors que le Onze national, lui, est allé au Gabon », a-t-il dit. Le salaire d'Eric Gerets a, évidement, été évoqué lors de cette rencontre-étude. Plusieurs intervenants ont demandé à Ali Fassi Fihri de divulguer le montant de la rémunération du sélectionneur national. Mais le président de l'instance fédérale a réaffirmé que le contrat conclu entre les deux parties stipule dans l'une de ses clauses la confidentialité à ce sujet sauf accord de l'intéressé, relevant, toutefois, que le salaire qu'il perçoit est en deça de celui qu'il percevait en tant qu'entraineur du club saoudien d'Al Ahly. Mea culpa Sur ce point précis, le président de la FRMF reconnait avoir commis une erreur. « J'endosse toute la responsabilité. Je n'aurais jamais imaginé que cette clause de confidentialité puisse créer toute une polémique. C'est un point noir dans mon parcours. Je l'avoue. A part cela, je ne regrette aucune de mes décisions », a dit Ali Fassi Fihri. Le président de la FRMF est ensuite revenu sur l'ensemble des réalisations de son bureau fédéral. Il a rappelé que la fédération a assuré la mise à niveau des lois et règlements régissant le football national pour les adapter aux exigences de la pratique moderne. Une initiative qui a valu au Maroc de figurer en tête des championnats arabes et africains selon la Fédération internationale de l'histoire et des statistiques du football (IFFHS). Il y a eu aussi la loi sur la compétition et la formation, la loi relative au joueur et à l'arbitre, la loi sur l'octroi des licences aux clubs animant le championnat professionnel, la loi sur la chambre nationale des règlement des contentieux et les agents des joueurs outre le contrat-type du joueur professionnel et le règlement intérieur type des clubs ainsi que la révision du statut de la Fédération qui sera soumis à une prochaine assemblée générale extraordinaire. Les actions de FRMF, a ajouté Ali Fassi Fihri, s'inscrivent dans une politique visant le moyen et le long termes. C'est un travail en profondeur, a-t-il expliqué. Le président de la Fédération a également exposé les prochains défis de son staff : restructuration des ligues, démarrage du championnat professionnel de deuxième division, conduite à terme de la réforme du championnat national amateur, renforcement de la formation dans toutes ses filières et préparation de l'équipe nationale séniors à la CAN-2013 et aux éliminatoires du Mondial-2014. Parmi les intervenants, Mohamed Ouzzine, ministre de la Jeunesse et des Sports qui, lui, s'est penché sur l'état du sport national en général. Revenant sur les résultats des audits déjà réalisés par des cabinets internationaux, le ministre a rappelé que 27 fédérations seulement sur 45 ont tenu leurs assemblées générales dans les délais réglementaires et que la pratique sportive reste fluctuante avec un grand manque au niveau des effectifs pratiquants car le niveau des licenciés ne dépasse pas, par rapport au nombre total des habitants, 0.8 %, comparativement à la Tunisie (1.2 %) ou à l'Europe (25%). Mohamed Ouzzine a enfin insisté sur la nécessité de consacrer les principes de bonne gouvernance dans la gestion de la chose sportive afin d'assurer l'essor espéré du sport dans le Royaume.