-Les démissions des ministres istiqlaliens non encore soumises au Souverain -Plus de 200.000 postes d'emplois directs seront créés à l'horizon 2015 -Vers l'élaboration d'un avant-projet de révision de la Charte de l'investissement Le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane a affirmé mercredi n'avoir pas encore soumis à SM le Roi Mohammed VI les démissions qui lui ont été présentées par cinq ministres du Parti de l'Istiqlal. «Je soumettrais au Souverain les dites démissions en temps opportun, comme le prévoit la Constitution, et ce après mûre réflexion», a-t-il précisé lors de la séance mensuelle consacrée par la Chambre des Conseillers aux questions orales relatives à la politique générale. Cette séance a porté sur «le développement des politiques liées à l'investissement, l'industrie, le commerce et les services». S'adressant au groupe istiqlalien, le chef du gouvernement n'a pas manqué de lui rappeler d'avoir oublié qu'il est en train de critiquer la politique mise en œuvre par un Istiqlalien, qui n'est autre le ministre de l'Economie et des finances. Les ministres démissionnaires sont toujours en fonction jusqu'à l'acceptation de leur demande, a-t-il fait savoir, rappelant que l'opposition se doit évidement de jouer son rôle, non pas de manière «destructive, mais constructive dans l'intérêt du pays». Encore une fois, le chef du gouvernement s'en est pris aux détracteurs du gouvernement, qui sont «de plus en plus nombreux à lui mettre les bâtons dans les roues pour l'empêcher de travailler», a-t-il dit, estimant que son parti serait bien placé pour remporter des élections anticipées en cas de recours à celles-ci. Il a par ailleurs accusé le président de la Chambre des conseillers de vouloir limiter la liberté d'expression du chef de gouvernement, à un moment où il était en train de souligner aux Conseillers l'importance pour l'opposition parlementaire de jouer pleinement son rôle. Réagissant à ces propos, quelques Conseillers ont transformé la séance en un échange incontrôlé de commentaires incompréhensibles, sans respect aucun pour les présents, les téléspectateurs et les auditeurs qui suivent les débats. Et pourtant tout a bien commencé, ce qui a fait dire au départ au chef du gouvernement qu'il souhaitait voir le calme qui régnait en début de séance, «grâce au mois sacré de Ramadan», se poursuivre jusqu'à la fin. «Les agitateurs», comme il les appelle, ne l'entendaient pas de cette oreille. Ils ont très vite réagi transformant la séance en un véritable souk et en échange de propos entre le chef du gouvernement et un certain nombre de Conseillers de l'opposition, dont le président de la Chambre Cheikh Biadillah, qui a tenu à ne pas laisser le chef de gouvernement «parler hors sujet». Au cours de cette séance, le chef de gouvernement a fait savoir que 220.000 postes d'emplois directs seront créés à l'horizon 2015, dans le cadre du Pacte national pour l'émergence industrielle, précisant que la mise en application de ce pacte va contribuer sans doute à une croissance de 50 milliards de dirhams du Produit intérieur brut (PIB) attribuable au secteur industriel. Il a par ailleurs fait état de l'élaboration d'un avant-projet de révision de la Charte de l'investissement, indiquant que cet avant-projet a pour objectif de rassembler les dispositions relatives aux avantages et facilitées accordés aux investisseurs dans un cadre contractuel, et de distinguer entre les avantages communs et les régimes d'avantages sectoriels et régionaux.