A l'issue du Conseil de gouvernement tenu jeudi, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, a fait le point de ces travaux et répondu à des questions lors d'un point de presse. Mustapha El Khalfi a abordé les quatre volets de l'ordre du jour de la réunion de l'équipe Benkirane et réagi à certains sujets brûlants de l'actualité (incidents de Taza, les armes libyennes à l'ambassade de Rabat et la débâcle du Onze national à la CAN). Au Forum économique mondial de Davos, (Suisse, 25-29 janvier), la délégation marocaine, conduite par le chef du gouvernement Abdellah Benkirane, a activement pris part à une série de rencontres pour faire connaitre les progrès économiques et politiques réalisés au Maroc et les opportunités d'investissement qui en découlent, a affirmé Mustapha El Khalfi. Il a indiqué que la délégation marocaine cherchait surtout à informer les partenaires du Maroc des réalisations accomplies qui lui assurent la possibilité de renforcer davantage ses liens avec son entourage. Tout en se félicitant de tous ces progrès, les partenaires du Maroc ont insisté sur la promotion de la bonne gouvernance et de la réforme de la justice et de l'administration ainsi que sur l'intensification de la lutte contre la corruption pour renforcer la confiance des investisseurs, a affirmé le ministre. Le Forum de Davos a réuni une quarantaine de Chefs d'Etat et de gouvernement ainsi que plus de 2.500 dirigeants d'entreprises et d'économistes de renommée mondiale. La délégation marocaine, conduite par le chef du gouvernement, était composée du ministre des affaires générales et de la gouvernance, Najib Boulif, et du président de la Confédération générale des entreprises du Maroc, Mohamed Horani. L'examen du projet de loi des finances pour 2012 a été également abordé par le ministre qui a affirmé qu' «il n'y aura pas de nouvel impôt», allusion faite sur l'impôt sur la fortune. Le gouvernement n'envisage pas la création d'un nouvel impôt pour financer ses projets dont le Fonds de solidarité, qu'il compte mettre en place pour apporter aux démunis une assistance médicale et aider à la lutte contre l'abandon scolaire, a affirmé Mustapha El Khalfi. Dans un communiqué remis à la presse, à l'issue du Conseil de gouvernement, réuni jeudi, le ministre a en outre fait savoir que les amendements, qui seront introduits au projet de loi de finances 2012, vont porter surtout sur l'actualisation des données et prévisions, pour tenir compte de la nouvelle conjoncture nationale et internationale. Ces amendements ne vont pas toucher aux engagements pris par le gouvernement en termes de dialogue social et de création d'emplois (26.000 postes), a-t-il ajouté. Le Conseil de gouvernement a décidé d'approfondir le débat sur ce projet à la lumière de la nouvelle situation économique difficile dans les pays de l'Union européenne et des conditions climatiques défavorables que connait la campagne agricole au Maroc, a-t-il relevé. Auparavant le ministre de l'Economie et des finances, Nizar Baraka, avait déclaré à la presse, que le taux de croissance économique devra se situer autour de 4,2 pc au terme de l'année en cours, au lieu de 5,5 annoncé dans la déclaration gouvernementale. La révision à la baisse de ce taux est dictée par la conjoncture économique internationale difficile et les problèmes économiques qu'affrontent les pays de l'Union européenne, principaux partenaires du Maroc. Il a par ailleurs souligné que le projet de loi de finances 2012 va donner la priorité surtout à la création d'emplois, de projets d'investissement et du Fonds de solidarité au profit des personnes démunies. S'agissant des manifestations de mercredi à Taza, l e ministre a affirmé qu'elles ont été marquées par des actes de violence visant les locaux de la province. Ces dérapages ont nécessité l'intervention des forces de l'ordre pour protéger les biens publics, a-t-il dit, rappelant que les participants à cette manifestation avaient auparavant rejeté toutes les tentatives de dialogue proposées par les autorités pour rechercher une solution à leurs revendications. Le ministre a par ailleurs estimé que les relations du Royaume avec l'UE revêtent un aspect stratégique lesquels le gouvernement tient à consolider et renforcer sur les plans juridique et parlementaire. C'est pourquoi, le gouvernement, a-t-il dit, considère que tout rejet probable du Parlement européen du protocole d'accord agricole Maroc-UE est « susceptible d'affecter les intérêts supérieurs des deux parties» et de « donner un signal négatif sur les perspectives » de la position liée au statut avancé du Maroc auprès de l'UE. Dans le même ordre d'idées, le ministre de l'agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch a fait savoir jeudi dans des déclarations à la presse que le statut avancé dont jouit le Maroc va « perdre sa substance en l'absence d'accords sectoriels », destinés à donner un nouvel élan à la coopération du Maroc avec l'UE. Après son adoption par la commission chargée du commerce international, le protocole d'accord agricole Maroc-UE est soumis au vote du Parlement européen. D'autre part, Mostapha El Khalfi a conffirmé, lors du point de presse, l'affaire des armes et explosifs découverts dissimulés à l'intérieur de l'ambassade de Libye au Maroc a été réglée. «Cette affaire a été prise en charge par les autorités compétentes, qui se sont acquittées de leur mission», a-t-il dit. Selon des sources diplomatiques et sécuritaires, citées cette semaine par la presse marocaine, les armes et explosifs découverts dissimulés à l'intérieur de l'ambassade de Libye à Rabat, ont été remises mardi dernier par le nouvel ambassadeur libyen Abou Bakr Chakloune aux autorités marocaines. Quatre pistolets, des munitions et des explosifs « TNT » et patte, des grenades et des téléphones portables programmés à des explosions à distance ont été en effet livrés aux autorités, en présence de l'ensemble des services de sécurité dont la police scientifique et technique et de l'ambassadeur de Libye et d'un représentant de la communauté libyenne au Maroc. L'ambassade de Libye a également remis aux autorités marocaines un véhicule de marque BMW, non déclarée aux autorités marocaines et une plaque minérale d'immatriculation falsifiée. Selon des sources diverses, cet arsenal d'armes et de munitions était destiné à être utilisé, selon un plan établi par l'ancien régime libyen du colonel Maammar Kadhafi à l'assassinat à Rabat, de l'actuel Roi d'Arabie Saoudite, alors prince héritier. Après la chute de l'ancien régime, les nouvelles les autorités libyennes ont informé les responsables marocains de l'existence de ces armes dissimulées et des détails du plan d'assassinat du Souverain saoudien, conçu par le colonel Kadhafi, en raison des différends qui opposaient les deux hommes.