L'expérience picturale de Safia Zine El Abidine L'artiste peintre Safia Zine El Abidine vient d'exposer ses récentes œuvres au Forum de la culture à Casablanca (ex. Cathédrale Sacré Cœur) qui a abrité récemment une exposition collective sur le thème «droit de rêver» en hommage à l'artiste peintre de renom Hossein Tallal». Native de Marrakech et membre à l'Association «Founoun», cette artiste oniriste a pu développer davantage la qualité de ses créations originales, en mettant au point une technique pointue qui consiste à fixer des impressions spatiotemporelle. Selon sa démarche créatrice et son propre univers artistique, elle a réalisé des œuvres singulières via les formes et les couleurs. Dans ses œuvres abondantes exposées depuis 2005, elle nous livre une véritable poésie plastique faite de parcours d'écritures, d'empreintes et de labyrinthes. Le tout en prenant en compte la subtilité du matériau de base et la variation de ses peintures, ainsi que la dynamique de la forme et sa transparence. Ces œuvres deviennent alors des étendues où se déploie l'univers onirique dans le respect de sa nature, la finesse de sa matière et la richesse de sa polychromie. Appliqué savamment sur des supports diversifiés, le jet pictural exalte sa force et sa beauté à travers des jeux des reliefs et des creux où scintille et s'irise la lumière. Avec son savoir-faire acquis à l'Ecole Technique des Arts Plastiques, Safia articule une synergie de talents et réalise de manière exceptionnelle, une série d'œuvres conçues avec doigté et adresse. Sa participation qui en résulte donne à voir des créations originales qui manifestent une puissance créative hors du commun. La démarche de cette artiste expressionniste reprend la grande préoccupation de l'acte plastique, celle de voir et d'interpréter. Elle juge le culte de la matière comme «pureté» et «texture». Cette recherche se caractérise par un chromatisme très saturé. La lumière occupe une place très importante et elle se répartit de manière différente sur chaque fragment. Partisane du «néoplasticisme», l'artiste opte pour une rupture avec la vision réaliste. Elle abandonne l'unicité de point de vue du motif pour en introduire de multiples sous des angles divers, juxtaposés ou enchevêtrés dans une même œuvre. Elle s'affranchit de la perspective pour donner une importance prépondérante aux taches gestuelles dans l'éclatement des couleurs et des formes : [Carrefour symphonique à travers lequel se présente la rhétorique des formes, l'acte pictural de cette artiste hypersensible se veut une quête perpétuelle pleine de découvertes et de retrouvailles. Espaces très clairs au niveau du centre d'intérêt, ses toiles découlent de l'harmonie sous-jacente des tons multiples qui unifient les couleurs entre elles et imbriquent les touches interrompues sans les souder.