Pendant des siècles, le mot «lèpre» a provoqué la peur et l'horreur. Loin d'être une maladie du passé, la lèpre affecte toujours la vie de millions d'hommes, de femmes et d'enfants dans le monde entier ; elle continue d'apporter l'infirmité, le rejet et la discrimination sociale. L'origine de la lèpre se perd dans la nuit des temps. Elle apparaît en Europe dès les premiers siècles de l'ère chrétienne. Tout le bassin méditerranéen est contaminé. Elle disparaît progressivement de France et d'Europe, au cours du XVIIIe siècle. Selon les données récentes de l'Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S), il n'y aurait, fin 2001, "plus que" quelque 600.000 malades enregistrés dans le monde… mais plus de 750.000 nouveaux cas dépistés la même année. Soit un nouveau cas, chaque minute, dans le monde. Elle existe dans tous les continents et sous tous les climats particulièrement en Asie, en Afrique Sub-Saharienne et en Amérique latine. A l'instar de la communauté internationale, le Maroc a célébré le dimanche 29 janvier 2012 la 59ème Journée mondiale des malades lépreux. Cette journée mondiale est l'occasion de rappeler les efforts consentis au Maroc dans le cadre de la lutte contre la lèpre. Le programme mis en œuvre par le Ministère de la Santé pour le dépistage et le traitement des malades lépreux a permis d'atteindre l'objectif de la stratégie d'élimination de la lèpre en tant que problème de santé publique, réduisant l'incidence des nouveaux cas de lèpre à 0.15 cas pour 100.000 habitants en 2011. Le nombre de patients actuellement sous traitement est de 40. La prise en charge des malades lépreux par la poly-chimiothérapie est entièrement assurée par le Ministère de la Santé au niveau des centres de santé et dure 6 à 12 mois. La lèpre est une maladie touchant la peau, très peu contagieuse mais peut entrainer des invalidités si non traitée. L'endémicité de la maladie est fortement liée à des conditions socioéconomiques défavorables et sévit surtout dans des zones rurales et touche une population le plus souvent démunie. Comme on le voit, la lèpre est déterminée par plusieurs facteurs. Il y a le facteur social, le facteur économique et le facteur génétique, puisque l'on sait qu'il y a une prédisposition à contracter la lèpre. Donc pour que quelqu'un puisse contracter cette maladie, il faut certaines prédispositions, conditions de vie, d'hygiène, de promiscuité qui soient réunies pour que cette maladie se déclare. Face à ce constat, une nouvelle stratégie de lutte a été élaborée en 2011. Elle se base sur l'intégration de la surveillance des populations à haut risque, notamment les contacts familiaux et la promotion d'activités à caractère social, en partenariat avec les ONG et les représentants des malades. Sur le plan international, 228 474 nouveaux cas ont été colligés durant l'année 2010, dont 15 000 porteurs d'invalidité. 4 029 nouveaux cas ont été diagnostiqués dans les pays de la région de la Méditerranée Orientale et l'Afrique du Nord (EMRO). A propos de la lèpre Prés de quatre millions de personnes dans le monde vivent avec les effets permanents de la lèpre. La maladie de Hansen aussi appelée lèpre, attaque des nerfs qui se trouvent dans des parties plus fraîches du corps - les extrémités (les mains, les pieds) et le visage sont les plus vulnérables. Le symptôme le plus fréquent est l'apparition sur la peau de tâches décolorées qui perdent leur sensibilité. Non soignée, la lèpre provoque des doigts et des orteils en griffe et des yeux incapables de cligner, ce qui entraîne la cécité. Des ulcères et des infections apparaissent sur différentes parties du corps. Ces ulcères et infections se développent au niveau de coupures, contusions et brûlures ignorées en raison d'un manque de sensation. Aujourd'hui, dans plusieurs pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, la lèpre est encore un problème de santé et de société. Pendant des générations, les gens ont eu peur de la lèpre, stigmatisant sévèrement ceux qui en étaient atteints. Des milliers de malades rejetés par leurs familles et leurs amis sont exclus de la société dans laquelle ils vivent. Le préjugé est un très vieil associé de la maladie; il continue à dévaster ceux qui sont atteints de lèpre. La pauvreté et le manque de soins médicaux sont aussi de véritables problèmes.