La situation ne suscite aucune inquiétude Des cas de méningite viennent d'être signalés à Casablanca, Fès et Meknès et Tanger. S'il est normal que ces cas soient rapportés par les médias, ce qui l'est moins, c'est s'il y a eu mort d'homme, c'est de crier rapidement à une fausse épidémie de méningite. Cela risque tout simplement de créer une panique injustifiée, comme cela s'est passé au sein de la communauté des étudiants de Fès, dont l'un des leurs a été malheureusement emporté par cette maladie. Après avoir pris connaissance de tous les cas de méningites signalés ces derniers jours à travers le pays, le ministre de la Santé, le Pr El Housseine Louardi, est monté au créneau pour faire la part des choses. «Je rassure l'opinion publique que les cas de méningite enregistrés sont isolés et dispersés et ne suscitent aucune inquiétude», a dit le ministre qui répondait à une question orale à la Chambre des conseillers. Il a balayé d'un revers de main toutes les craintes, exprimées ici et là, quant à l'éventualité d'une épidémie. De même, le ministre a tenu une réunion élargie au siège de son département pour faire le point sur la question. Rappelant que durant l'année qui vient de s'écouler, le Maroc a enregistré 111 décès pour 1006 cas de méningite diagnostiqués. Ces chiffres sont en régression par rapport à l'année d'avant (2011), où 126 décès ont été enregistrés sur 1056 cas de méningite déclarés. Selon le ministre, cette centaine de décès enregistrés annuellement par le Maroc s'explique par le fait que 70% des cas de méningite qui y sont signalés sont de type B (dont celle de type B14, connue pour être foudroyante), soit une catégorie de méningite pour laquelle aucun vaccin n'existe sur le plan mondial, où environ 1,2 million de cas de méningites sont enregistrés chaque année. Pour rappel cette maladie, qui vient de faire cette semaine quelque 6 morts en Algérie, est à l'origine de 25.000 décès annuels dans les pays subsahariens, contre quelques dizaines de morts dans les pays de l'OCDE. Les conditions climatiques marquées par la sécheresse et la prolifération des moustiques sont un terreau fertile pour la propagation de cette maladie. Pour y faire efficacement face au Maroc, le ministre de la Santé a rappelé que son département est en train d'actualiser la stratégie de lutte contre la méningite. Mais pour le Pr Louardi, cette stratégie ne peut réussir que si plusieurs mesures sont menées à bien. A savoir le diagnostic précoce, la sensibilisation des professionnels et des médias et la mise sur pied d'un partenariat public-privé sur la base d'un deal gagnant-gagnant.