L'écrivain et le FIFM Marrakech On ne voit pas des écrivains à Marrakech. Une absence qui mérite qu'on la signale. L'écrivain est cet homme qui pense avant d'écrire, qui est en contact permanent avec la création en tant que production de l'imaginaire. Un éternel contemplateur du monde. Contrairement au cinéaste, l'écrivain à une activité journalière, il n'attend pas une manne d'un producteur ni d'un mécène. Son clavier travaille régulièrement. Rencontrer l'écrivain et nouvelliste Driss Khouri près du cinéma Colisée, assis à la terrasse du café avoisinant, est un fait à signifier. Il attendait onze heures pour aller voir un film de la compétition 2012. Il est l'un des rares écrivains à garder le lien avec le cinéma. On se souvient qu'il entretenait une page cinéma dans un célèbre journal marocain, de même qu'il signait et signe encore des papiers érudits sur les arts plastiques. «Oui, je me réveille tôt, même si je dors tard. Ma matinée sera consacrée au cinéma » et d'ajouter : « vu mon état, je ne peux pas faire la queue devant le palais des congrès. En plus je n'aime pas être contrôlé par les colosses de la sécurité ». Pourquoi ne pas faire participer ce monsieur et ses semblables à faire marcher notre cinéma ? Ils peuvent beaucoup. Ils ne sont pas que des faiseurs de mots, des confectionneurs de textes. Je vois bien ses nouvelles « Les jours gris » ou « les jours de Khadija Bidaouia » se transformer en films. Les textes d'Ahmed Bouzfour, de Mohammed Zefzaf, de l'auteur de ses lignes et pas mal de ses congénères . Le FIFM avait convié lors d'une édition précédente l'écrivain Abdelkbir Khatibi comme membre du jury. Il avait donné une belle leçon de vie à nous autres en dansant lors d'une soirée lumineuse. Le brésilien Paulo Coelho était aussi membre de jury dans une autre édition. On pouvait le rencontrer alors, lui parler. De même que Bernard Henri Lévy. Mais c'est peu. Coté marocain, sauf les écrivains et critiques sont visibles dans les halles du palais des congrès. Certains invités, d'autre non. Le nouvelliste Mustapha Mesnaoui, l'écrivain Hassan N'raiss, le nouvelliste Mohammed Chouika, le poète et l'homme de « macharef » Yassine Adnane. Un écrivain est une porte vers l'imaginaire, une mine d'idées et de conseils. Il peut entretenir et assurer une « masterclass ». Et il n'est pas fortuit que le cinéma mondial fasse appel toujours aux écrivains pour donner, inspirer, écrire des films. Souvenons-nous de William faulkner, de Dashiell Hammet et le cinéma américain. Le FIFM Marrakech devrait intégrer l'homme écrivain dans ses paragraphes.