La croissance de l'économie espagnole sera inferieure à 2% les 50 prochaines années L'économie espagnole croîtra de 1,75% de 2011 jusqu'à 2060, a indiqué l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) qui situe la croissance du Produit intérieur brut (PIB) espagnol pour les cinquante prochaines années au-dessous du taux de croissance global (2,9%) et de l'OCDE (2%). Dans son dernier rapport, intitulé «Horizon 2060 : perspectives de croissance économique globale à long terme» qui a été publié vendredi dernier, l'OCDE prévoit une progression de l'économie chinoise qui sera supérieure à celle de la zone euro, dont elle sera le triple en 2060. L'Espagne connaître au cours de la période comprise entre 2011 et 2030 une croissance moyenne de 2% mais inférieure à 2,9%, le taux enregistré entre 1995 et 2011. Toutefois, cette croissance sera mineure entre 2030 et 2060, période au cours de laquelle elle baissera à 1,4%. Le PIB de la Chine a atteint 17% en 2011 du total mondial, un pourcentage équivalent à celui de l'euro-zone mais inférieur à celui des Etats Unis (23%), retient l'OCDE. Le PIB chinois progressera à 28% en 2030 alors que ceux des deux autres blocs se seraient réduits respectivement à 12% et 18%, note l'organisation mondiale dans ses nouvelles prévisions pour les cinquante prochaines années. Selon les estimations de ses experts, les Etats-Unis céderont à la Chine le poste du leader économique mondial à partir de 2016. Le PIB de l'Inde devancera également celui des Américains, mais plusieurs années plus tard. Le total des deux économies asiatiques devra «bientôt» surpasser celles de l'ensemble des pays membres du G7. «Les poids lourds économiques, qui vieillissent rapidement vont graduellement perdre du terrain dans la grille globale des PIB en faveur des pays plus peuplés tels le Brésil et l'Indonésie», note l'OCDE. Le changement de pouvoir d'achat devra avoir aussi une incidente sur les standards de vie dans le monde de manière que, selon les calculs de l'OCDE, les pays plus pauvres vont quadrupler leur rente per capita en 2060, avec une croissance qui pourrait être sept fois supérieure en Chine et en Inde d'ici à 2060. Cette progression ne va pas pourtant éliminer les disparités avec les pays développées dont le niveau de vie augmenterait de 60%. Dans le cas de l'inde, par exemple, la rente per capita avancera de 25%. Aucune de ces prévisions n'est écrite sur pierre puisque les réformes structurelles peuvent donner une impulsion à la croissance à long terme, a indique un expert de l'OCDE qui commentait ce rapport sur la croissance mondiale à l'horizon 2060, tablant sur une croissance de l'économie mondiale de 3% par an en moyenne. «L'équilibre de la puissance économique va fortement basculer au cours des 50 prochaines années» alors que «la crise économique que nous avons vécue pendant les cinq dernières années finira par être surmontée, mais le monde de nos enfants et petits-enfants sera peut-être nettement différent du nôtre», commente secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria, cité dans ce rapport. Dans le résumé de ces prévisions, l'organisation mondiale signale que cette étude présente les résultats d'un nouveau modèle de prévision de la croissance économique des pays de l'OCDE et des principaux pays hors OCDE sur un horizon de 50 ans, ainsi que des déséquilibres globaux. Un scénario de référence tablant sur des réformes structurelles progressives et un assainissement budgétaire suffisant pour stabiliser les ratios dette publique/PIB est comparé à d'autres scénarios comprenant des réformes plus profondes des politiques publiques. Une des conclusions principales de cet exercice est que la croissance des pays du G20 non membres de l'OCDE continuera de dépasser celle des pays membres, mais que la différence se rétrécissera au cours des prochaines décennies. Parallèlement, les 50 prochaines années verront des changements majeurs dans la composition de l'économie mondiale. Faute de réforme ambitieuse des politiques publiques, des déséquilibres globaux dangereux pour la croissance apparaîtront. Cependant, un assainissement plus poussé des finances publiques et des réformes structurelles énergiques, comme en Espagne, pourrait à la fois relever les niveaux de vie et réduire les risques de déraillement majeur de la croissance en réduisant les déséquilibres globaux. Dans le chapitre réservé à l'emploi, l'étude note que le chômage tendanciel dans les pays de l'OCDE devrait progressivement retrouver son niveau d'avant la crise (là où il dépasse actuellement celui-ci), soutenant ainsi le facteur travail. La moitié environ des pays de l'OCDE ont enregistré une hausse du chômage supérieure à 2 points de pourcentage par rapport aux niveaux d'avant la crise, et le chômage de longue durée a fortement augmenté dans certains pays comme la France, l'Italie et les Etats-Unis. Pour les catégories de travailleurs qui sont affectées de manière disproportionnée par la crise économique, à savoir les jeunes et les travailleurs peu qualifiés, le risque de persistance du chômage à moyen terme est élevé, en particulier parce que la probabilité de sortie du chômage est négativement conditionnée par la période passée au chômage. La projection suppose donc que le taux de chômage tendanciel ne reviendra que peu à peu à son niveau d'avant la crise (choisi comme étant la valeur la plus faible enregistrée entre 2007 et 2013), sa persistance dépendant d'un certain nombre de politiques et institutions comme la réforme fiscale, les dépenses consacrées aux politiques actives du marché du travail et le taux des prestations de chômage. Pour certains pays non membres de l'OCDE, comme dans le cas de l'Espagne, une configuration différente est appliquée pour tenir compte du fait que le chômage tendanciel est actuellement comparativement élevé dans certains d'entre eux et qu'un ajustement à la baisse se produira vraisemblablement lorsque ces économies se développeront. Par conséquent, dans les pays où le chômage tendanciel se situe actuellement au-dessus du niveau moyen observé dans les pays de l'OCDE (Argentine, Brésil, la Fédération de Russie et l'Afrique du Sud), on suppose que le chômage convergera progressivement vers cette moyenne. Enfin, dans les pays où le chômage tendanciel est actuellement inférieur à la moyenne de l'OCDE, l'hypothèse retenue est qu'il restera inchangé.