Comment la prévenir ? La fausse couche est une expérience pénible à vivre quand bien même elle se produit dès les premières semaines de grossesse. C'est un événement qui est vécu comme un deuil par le couple, surtout quand celui-ci désire avoir un enfant. C'est en partie ce qui explique la grande souffrance qui s'ensuit. En connaissant les risques de la fausse couche et en comprenant pourquoi elle peut survenir, on peut éviter ou surmonter ce type de traumatismes. Dans tous les cas, ne perdez pas espoir ! Cet incident ne vous empêchera probablement pas de mener une grossesse à terme à l'avenir. On parle de fausse couche lorsqu'une grossesse s'arrête spontanément sans manœuvres volontaires. Cette fausse couche peut être silencieuse (sans signe particulier perceptible). C'est-à-dire que la femme ne ressent aucun symptôme (une douleur abdominale par exemple), et que le praticien de son côté n'a observé, ni décelé aucun indice ou un ensemble d'indices lors de l'examen de sa patiente lui permettant de donner une orientation à un diagnostic. La fausse couche peut être manifeste et s'accompagner de symptômes : saignements, contractions et/ou expulsion de tout ou partie de l'œuf. Avant 12-14 semaines d'aménorrhée (SA ou semaines écoulées depuis les dernières règles), on parle de fausse couche précoce; ensuite de fausse couche tardive. Causes et origines d'une fausse couche Toute femme peut faire une fausse couche. C'est un aléa naturel de la vie. Certaines femmes font des fausses couches à répétition, on pratique alors un bilan afin de trouver une explication. Hormis les pathologies interférant avec la grossesse, une femme n'est pas plus sujette aux fausses couches qu'une autre. Mais le risque de fausse couche augmente avec l'âge, et plus on avance dans la grossesse, plus le risque de fausse couche diminue. Chaque cas est particulier et il est difficile d'établir une liste de toutes les causes possibles de fausses couches. Les plus connues sont soit accidentelles, lors de la "fabrication" de l'ovule ou du spermatozoïde, soit chromosomiques congénitales par malformation des cellules reproductives du ou des deux conjoints (ovule et spermatozoïde), soit dues à la malformation du corps ou du col de l'utérus (béance du col nécessitant un cerclage, utérus bifide avec présence d'une cloison à l'intérieur du corps utérin), à un fibrome utérin ou un polype utérin, soit à une insuffisance hormonale (le traitement sera alors substitutif dès que la fécondation aura lieu ou sera supposée telle), soit à cause d'une incompatibilité sanguine rhésus ou du système ABO) ou une anomalie du spermogramme. L'obésité est également associée à un risque accru de fausse couche précoce (soit au premier trimestre de la grossesse) et de fausses couches à répétition, selon une étude britannique publiée dans la revue «Human Reproduction ». De même, l'influence de l'âge de la femme sur le risque de fausse couche est désormais bien connue, mais l'âge du mari est aussi apprendre en compte. Le risque de fausse couche est augmenté de 30% lorsque l'âge de l'homme dépasse les 35 ans par rapport aux couples où l'homme a moins de 35 ans. La consommation de boissons alcoolisées par les femmes a été associée à un risque de fausse couche deux à trois fois plus important, par rapport à l'abstinence. Les fausses couches peuvent aussi être secondaires à une infection (toxoplasmose, listériose, septicémie) ou une maladie générale maternelle (problème thyroïdien, maladie auto-immune comme un lupus ou un diabète). Les troubles de la coagulation entraînent des fausses couches répétées. Des signes à prendre au sérieux Chez certaines femmes, la fausse couche se produit sans signe particulier au préalable. Chez d'autres femmes, les symptômes suivants peuvent se manifester : saignement vaginal de couleur brune, mais aussi parfois rouge vif ou rosé, pertes brunes ou rouges, de type fluide ou caillots, douleur dans le bas du dos, crampe dans le ventre, diminution de la sensibilité des seins. Les signes de la grossesse sont, eux, moins évidents (nausées, étourdissements). A noter que les saignements et les pertes vaginales, tout comme les douleurs, tendent à augmenter avec la progression de la fausse couche. En règle générale, quand la fausse couche est visible, celle-ci s'accompagne de symptômes de coliques utérines (spasmes douloureux comme un accouchement) qui expulsent l'œuf mort avec des saignements de fin de grossesse. Quand il n'y a pas de pertes sanglantes, c'est que l'œuf n'a pas été expulsé : on procède alors à son expulsion par des méthodes médicamenteuses ou chirurgicales selon ce que décidera votre gynécologue. Toute femme qui a des saignements et/ou des douleurs pelviennes, intenses, inexpliqués, doit consulter en urgence, qu'elle se sache enceinte ou pas. Les fausses hémorragiques sont immédiatement dangereuses pour la femme. En début de grossesse, tout saignement n'est pas forcément lié à une fausse couche. Mais si la fausse couche a débuté, il n'y a aucun recours médical pour l'arrêter, le bébé est perdu. À partir de deux ou trois fausses couches, le médecin fait un bilan à la recherche d'une raison particulière aux fausses couches. Bien qu'on trouve rarement une cause précise, il existe des recours thérapeutiques pour mener à bien une prochaine grossesse. Chaque cas étant particulier, la prise en charge médicale n'est pas forcément la même d'une femme à l'autre. Des traitements plus spécifiques sont donnés en fonction du bilan d'exploration des fausses couches : anticoagulants, suppléments vitaminiques...Dans ces conditions, la femme doit s'abstenir de faire des efforts intensifs à la maison et au boulot, de porter des charges lourdes, et d'éviter les endroits enfumés. Il faut savoir écouter son corps et s'arrêter quand il donne des signes de fatigue et donc dormir autant qu'il le réclame. De même, éviter le stress est une bonne idée (le stress peut provoquer des contractions). Il faut aussi éviter de prendre des médicaments, et toujours demander conseil à votre médecin. Dans tous les cas, des saignements et des douleurs doivent vous amener à consulter votre médecin traitant, car ces signes permettent généralement de reconnaître une fausse couche. La fausse couche étant un épisode traumatisant physiquement et psychologiquement, il convient donc de s'accorder du temps pour s'en remettre. Il est généralement recommandé d'attendre deux à trois semaines avant de reprendre une activité sexuelle et la fin des prochaines règles pour tenter une nouvelle grossesse. En effet, une fausse couche ne signifie pas que l'issue de la grossesse suivante sera identique. Les chances futures de mener une grossesse normale sont très bonnes. En revanche, en cas de fausses couches récidivantes, il est recommandé de consulter un spécialiste afin de passer des tests et d'explorer plus avant les causes des fausses couches. Bilan à faire Votre médecin traitant pourra vous demander de faire un bilan, celui- ci pourra être consistant, c'est-à-dire qu'il cherchera à mettre a nu toutes les causes susceptibles de provoquer votre fausse couche. Il ne faut pas vous étonner, votre gynécologue sait très bien ce qui vous conviendra le mieux, il faut que la confiance règne. - Recherche d'un diabète - Faire une radiographie de la cavité utérine - Faire une biopsie (prélèvement) de la muqueuse utérine - Déterminer le groupe sanguin (groupe, sous-groupe et rhésus) des conjoints - Faire un caryotype des conjoints (analyse chromosomique)... D'autres examens complémentaires plus poussés peuvent être nécessaires. C'est au médecin, et à lui seul, d'en décider.