De grandes avancées diagnostiques et thérapeutiques La Société marocaine des maladies de l'appareil digestif (SMMAD) a organisé les 11-12 et 13 octobre 2012 à Marrakech son 36e Congrès national qui a coïncidé avec la 3e Journée de formation médicale continue. Au cœur des travaux de cet important événement scientifique médical, les hépatites virales B et C. Les organisateurs conscients des enjeux réels pour la santé de notre population que posent aujourd'hui les hépatites virales B et C en termes de morbidité et de mortalité, ont consacré à ces maladies plusieurs activités scientifiques riches et pertinentes, des conférences de très haut niveaux animées par des sommités médicales nationales et internationales, ce qui a permis aux nombreux congressistes de s'informer sur les avancées diagnostiques et thérapeutiques enregistrées dans la lutte contre ces infections. Société savante qui est constamment à la recherche de l'excellence, de l'innovation en ce qui a trait aux pathologies digestives tant dans leur approche diagnostique, thérapeutique que préventive, la Société marocaine des maladies de l'appareil digestif (SMMAD) a démontré encore une fois de plus lors de ce 36e Congrès national ses grandes compétences, son savoir et sa grande maîtrise dans un domaine aussi important que celui de la gastro-entérologie. Cela c'est concrétisé dans le choix des thèmes choisis, dans la qualité des interventions que dans celui des activités du programme, la SMMAD veille toujours à rester fidèle aux objectifs de sa création à savoir, le développement de la gastro-entérologie et de l'hépatologie au Maroc notamment à travers la formation médicale continue et la recherche scientifique dans ce domaine. C'est ce souci permanent, cet intérêt vivace et cette quête constante à la recherche de l'excellence qui font la renommée de la SMMAD et qui expliquent que chaque congrès se démarque de l'autre et attire de plus en plus de participants. Cette 36e édition a connu une participation massive de spécialistes venus de toutes les régions du Maroc pour suivre les travaux, les conférences, échanger les connaissances et expériences réciproques avec les spécialistes nationaux, maghrébins et français. Pour le Pr Adil Ibrahimi, Président de la Société marocaine des maladies de l'appareil digestif (SMMAD), il ne fait aucun doute que l'organisation des différents congrès scientifiques par la SMMAD répondent a un soucis qui vise à amélioration la prise en charge des maladies hépato digestives au Maroc, à offrir à notre population ce qu'il ya de mieux en matière de diagnostic et de traitements, mais nous accordons aussi une grande place au volet préventif, à la lutte contre toutes les maladies hépato-digestives. En effet, «si nous prenons comme exemple les hépatites virales B et C, il est connu que ces infections sont souvent asymptomatiques et responsables de pathologies chroniques pouvant aboutir à des complications mortelles, telles que les cirrhoses et les cancers du foie. De là, un plan national de lutte contre les hépatites virales B et C s'impose de toute urgence afin de réduire la transmission des virus B et C, de renforcer le dépistage pour orienter les personnes infectées vers une prise en charge médicale aussi précoce que possible, et de développer la surveillance épidémiologique et la recherche dans ce domaine», explique le Pr Adil Ibrahimi, Président de la SMMAD. Le ministère de la Santé en partenariat avec la SMMAD a lancé ce mois-ci un programme national pour traiter 2000 malades atteints de l'hépatite chronique C (malades ayant le RAMED) et va élaborer un plan d'action national 2013-2017 de lutte contre les hépatites virales. Avancées diagnostiques et thérapeutiques Invité à animer le symposium sur «L'Interféron alpha 2a et le fondement de la bithérapie et trithérapie dans l'hépatite virale C» le Pr Patrick Marcellin, Responsable du service d'hépatologie de l'hôpital Beaujon en France affirme que la prise en charge des personnes atteintes d'hépatites chroniques se trouve transformée par l'arrivée de nouvelles méthodes diagnostiques et thérapeutiques. Ces nouveaux traitements permettent maintenant de guérir 70% à 80% des hépatites chroniques C. «Grâce à ces progrès scientifiques, nous sommes ainsi en mesure à l'heure actuelle de guérir la majorité des personnes atteintes de cette menace sanitaire, explique pour sa part le Pr Ibrahimi. Ce qui nous manque, par contre, ce sont les ressources et notamment la disponibilité et l'accès à toutes les options thérapeutiques recommandées et ce afin d'adapter le choix thérapeutique au besoin spécifique à chaque malade». Ce 36e Congrès National de la SMMAD a connu la participation de la Société Marocaine d'Endoscopie Digestive, de la Société Nationale Française de Gastro-entérologie et de la Fédération Francophone de Cancérologie Digestive. Au programme de cet événement scientifique il y avait des ateliers de formation au profit des gastro-entérologues marocains, ainsi que la présentation des résultats finaux des travaux scientifiques menés par cette société savante dont l'étude «PRACTICE» réalisée en collaboration avec les laboratoires Roche. A propos de la SMMAD La création de la SMMAD en 1976 par les pionniers de la gastroentérologie marocaine est venue combler une lacune de taille en matière de recherche scientifique dans ce domaine. Jeune de ses trente-sept ans d'existence, cette société savante compte à son actif un nombre important d'études académiques et de manifestations scientifiques de formation médicale continue. Actuellement, elle compte parmi ses membres plus de 500 gastroentérologues du Maroc dans les secteurs public, privé et universitaire, avec notamment 25 à 35 nouveaux lauréats gastroentérologues par an. La SMMAD a assuré pendant de longues années la formation médicale continue des médecins gastroentérologues et de bien d'autres spécialistes en lien direct avec la discipline. Dans ce cadre, il importe de signaler que la SMMAD organise annuellement son congrès national, une véritable plate forme d'échange d'expérience non seulement entre les spécialistes marocains, mais aussi en présence de confrères arabes, africains, européens ... Hépatite C Le Maroc très concerné Avec 3 millions de personnes atteintes d'hépatite B ou C, le Maroc est classé parmi les zones endémiques à l'échelle mondiale. Première cause de cancer de foie, l'hépatite C sera, dans 20 ans, la cause directe de 44.000 décès au Maroc dont 8.800 liés au cancer et 35.000 liés à la cirrhose. Si aujourd'hui on vaccine notre population contre l'Hépatite B, il n'en est pas de même pour l'Hépatite C qui est une maladie à prendre très au sérieux. Selon les résultats d'une étude réalisée par le Dr. Nadia Adib qui a estimé à 425.651 le nombre de Marocains âgés de 6 à 69 ans qui sont infectés par l'hépatite C, elle s'est basée sur une prévalence moyenne de 1,8%. Les résultats de ce travail ont été présentés au deuxième Forum maghrébin des hépatites, tenu le 27 septembre 2007 à Casablanca. Au cours de cette rencontre, organisée en marge des activités de la 4e Journée mondiale des hépatites, Dr Adib avait tiré la sonnette d'alarme et avait indiqué, dans son enquête, que dans vingt ans, l'hépatite C sera la cause directe de 44.000 décès au Maroc, dont 8.800 liés au cancer du foie et 35.000 liés à la cirrhose. Les résultats de cette étude montrent ainsi que les hépatites virales continuent à sévir dans notre pays en l'absence d'un plan national pour lutter contre ce fléau. C'est quoi l'hépatite C ? L'hépatite C est une inflammation du foie due à une infection par le virus de l'hépatite C. Cette inflammation peut évoluer vers des complications graves comme la cirrhose, le cancer du foie ou l'insuffisance du foie qui peut nécessiter une transplantation. On distingue deux phases de la maladie : L'hépatite est appelée aiguë au moment de la contamination par le VHC. Souvent elle ne donne aucun symptôme et passe inaperçue. Dans certains cas, le virus est éliminé et l'hépatite guérit spontanément. Dans les autres cas (environ 66%), l'infection persiste et on parle alors d'hépatite C chronique. L'hépatite est dite chronique quand elle persiste au-delà de 6 mois après l'infection initiale de l'organisme par le virus. L'hépatite chronique peut entraîner diverses affections du foie comme la fibrose, la cirrhose ou le cancer du foie. L'hépatite C chronique est une maladie qui doit être prise au sérieux. Dans certains cas, même quand le diagnostic de la maladie a été fait, le virus peut rester silencieux pendant plusieurs années, voire plus, avant que les premiers symptômes n'apparaissent. Dans d'autres cas, on peut observer les signes et symptômes classiques, dont notamment des taux élevés de VHC dans le sang et une présence d'enzymes du foie (transaminases) pouvant aller jusqu'à 20 fois la normale. Dans le même temps, d'autres personnes infectées par le VHC se situent quelque part entre ces 2 situations, montrant peu ou pas de symptômes, ainsi qu'un taux faible à modéré d'enzymes du foie. Pourtant, dans tous les cas, l'hépatite C chronique peut évoluer vers certaines formes d'atteinte hépatique dont la cirrhose et le cancer. Dès qu'un diagnostic d'hépatite C chronique est effectué, il est recommandé de consulter un médecin spécialiste, plus le malade est pris en charge tôt, plus les chances de guérison sont importantes. Par ailleurs, il faut savoir que les traitements actuels de l'hépatite C sont efficaces, de nouvelles molécules sont fabriquées par les laboratoires qui réalisent ainsi une grande avancée thérapeutique contre cette maladie que l'on sait guérir mieux qu'autrefois. L'infection par le virus de l'hépatite C peut passer inaperçue, elle ne cause pas toujours de symptômes immédiatement. Parfois les symptômes n'apparaitront que des années plus tard, c'est ce qui rend cette maladie encore plus insaisissable, plus pernicieuse et donc redoutable. Il y a deux types de situations :