Le soleil de la chirurgie esthétique et plastique mondiale se lève désormais au sud, au Maroc, où le succès du Dr. Fahd Benslimane rayonne sur les praticiens de cette discipline que cet as mondial, reconnu par ses pairs, révolutionne, tant au niveau de la théorie que de la technique. Et il a pu en donner la preuve récemment à Paris, à l'occasion du 7ème Congrès des Masters européens de la Médecine esthétique et anti-âge (EMAA), où il a fait l'unanimité du gotha de la discipline quant à son savoir et son talent qui ne cessent de se confirmer au fil des congrès. Dans une salle archicomble, les spécialistes du monde entier se pressent à ses Master classes et ses ateliers. Décontracté et sûr de lui, le praticien marocain livre ses secrets du “rajeunissement du regard” et se prête volontiers au jeu des questions-réponses avec l'aisance d'un challenger qui a révolutionné les règles d'une discipline qui était jusque là l'apanage d'une poignée de “maîtres”. Une “révolution” dans le rajeunissement du regard Sa théorie du rajeunissement du regard est née du constat que les approches classiques avaient une “perception erronée du vieillissement autour de l'oeil”. Durant plus de cinquante ans, relève-il, les chirurgiens, relayés par les médias, ont focalisé l'attention sur la poche et l'excédent de peau au niveau respectivement des paupières supérieure et inférieure pour définir les stigmates du vieillissement. Le praticien marocain considère, lui, que pour que le regard soit attirant, il ne faut pas qu'il y ait autour de l'oeil d'ombre qui “pollue l'attention de l'observateur”. Cette conclusion il la tire de l'observation des plus beaux regards à travers des milliers de clichés de mannequins et des photos de ses patients lorsqu'ils étaient jeunes, ainsi que de la comparaison du regard des félins à celui des primates. Chez les premiers, on trouve un très beau regard à cause surtout du manque d'ombre autour du globe oculaire, tandis que chez les primates (gorilles) dont le regard est le plus rejeté par l'observateur, l'oeil se trouve noyé au milieu d'une très grande cavité pleine d'ombre, constate-t-il. Conforté par ces résultats, il développe une nouvelle approche: “le concept de la Marie Louise”, baptisé en son nom le “Benslimane's Frame Concept”, dans lequel il considère que l'oeil est “une vraie oeuvre d'art” et que les ombres périphériques constituent le cadre de ce tableau. “Plus étroit est le cadre, plus lumineux, étincelant et glamour est le regard”, explique-t-il. Mais si la théorie du Dr Benslimane est révolutionnaire par rapport aux approches classiques, sa technique est aussi en rupture avec les pratiques en vigueur. Là où les techniques classiques sont basées sur les principes de “résection et de mise en tension”, la sienne est en revanche “additive et non soustractive”. Au lieu de réduire les “collines” (les endroits proéminents autour de l'oeil du fait du vieillissement), il entreprend de remplir les “vallées”, en utilisant dans un premier temps la micro greffe de graisse, dont le résultat est définitif, avant d'évoluer vers l'injection d'acide hyaluronique, appelé à devenir plus durable. - Les spécialistes veulent lui “confier leur propre rajeunissement”. Les sommités de la discipline reconnaissent le talent du praticien marocain au point que certains d'entre-deux “songent à lui confier leur propre rajeunissement”, comme le confirment les auteurs du livre-enquête “Les As de la chirurgie esthétique” (Alphée, 2010), Josseline Abonneau et Marie-Guy Baron, qui consacrent un chapitre entier au Dr Benslimane au tout début de leur livre. De l'avis de l'Italien Fabio Ingallina, son collègue marocain est l'un des spécialistes mondiaux qui ont “le plus révolutionné la partie supérieure du visage”. “Sa théorie sur le rajeunissement de la région péri-orbitaire a bouleversé l'approche de la médecine du traitement de cette partie du visage”, a-t-il affirmé à la MAP. Avis partagé par le dermatologiste canadien Wayne Carey, professeur à McGill University, qui a codirigé avec Benslimane un atelier de traitement par injectables au congrès de l'EMAA. Ce spécialiste reconnaît sans complexe les prouesses de son confère marocain, “l'une des pointures mondiales” de la discipline. Le parcours brillant d'un “fils de l'école publique”. Fils d'un directeur d'école publique à Rabat, Fahd Benslimane est “un pur produit de la méritocratie marocaine”, comme le soulignent d'emblée Abonneau et Baron (2010). Formé au Maroc, il obtient son baccalauréat au Lycée Moulay Youssef de Rabat (1977), avant d'intégrer la faculté de médecine de la capitale d'où il sera diplômé en chirurgie générale, dix ans plus tard, avec hommage. Pour se spécialiser, il part en France (Bordeaux) étudier la microchirurgie et la chirurgie réparatrice. Un soutien personnel de Feu SM Hassan II lui permet de partir à Rio de Janeiro (Brésil), où il sort major d'un concours international de chirurgie plastique organisé par le Professeur Ivo Pitanguy, le gourou mondial de la chirurgie reconstructrice et plastique. Après s'être perfectionné au “Massonic Occulo Plastic Institute” de Chicago où il est “clinical fellow”, il retourne au Maroc pour fonder, en 1994, sa propre clinique exclusivement dédiée à l'art de la chirurgie plastique et esthétique. A travers ses participations aux congrès internationaux et ses contributions aux revues spécialisées, il participe à l'évolution permanente de sa discipline. Derrière le médecin, un “philosophe de la beauté” Difficile de cerner le talent de ce médecin dans une seule discipline. Il est à la fois psychologue, quand il refuse toute intervention à des patients qui “ont un défaut mais sont instables émotionnellement”, diététicien, quand il prône le retour “au bon sens populaire, celui de nos ancêtres” dans l'alimentation, et anthropologue lorsqu'il étudie des milliers de photos pour comparer le regard des yeux ou la rectitude des jambes. Avec le même enthousiasme, il continue toujours de percer les mystères de la beauté. Sa dernière trouvaille est un “modèle artistique” tout aussi révolutionnaire pour l'embellissement des jambes, un sujet intact. Il s'apprête à défier l'un des chefs d'oeuvres de Leonard de Vinci, “l'Homme de Vitruve” (1492), qui est le modèle de la communauté scientifique jusqu'à nos jours dans ce domaine. Dr. Benslimane risque de faire encore parler de lui, surtout qu'un manuscrit de son article sur le sujet a été bien accueilli par les critiques de l'”Aesthetic Plastic Surgery”, le journal officiel de l'ISAPS (International Society of Aesthetic Plastic Surgery), qui ont recommandé de “féliciter” l'auteur pour cette étude scientifique et philosophique et de publier l'article dans la prochaine édition. Une fois reconnu par la communauté scientifique spécialisée, l'auteur promet de publier une version plus “artistique” dans la revue prestigieuse “Nature”, ainsi que dans le “New York Art Magazine”. En dépit de ces avancées, le praticien marocain reste très modeste, et considère que ce qu'il a développé jusqu'à présent “ne représente qu'une goutte d'eau par rapport au travail qui reste à accomplir”. A ce jour, “aucune école de chirurgie plastique au monde n'enseigne la beauté. Cela reviendrait à étudier l'architecture sans étudier l'histoire de l'art”, peste-t-il.