A-t-on encore besoin de démontrer l'implication du Polisario dans l'enlèvement et la disparition de Sahraouis et de ressortissants européens dans des prises d'otage ? Certainement pas. Les services de renseignement de plusieurs pays européens ont donné plus de détails à ce niveau. Certains ne veulent pas voir cette réalité manifeste, du reste. Les liaisons dangereuses entre lobbysme, droits humains et bisness poussent au dérapage. C'est bien le cas de la Fondation Robert Kennedy qui devrait plutôt chercher maintenant où sont passés les disparus Sahraouis. Effectivement, il existe toujours des dizaines, et plus exactement cinquante six Sahraouis dont le sort reste jusqu'à maintenant inconnu. Le verbe disparaître à Tindouf se conjugue à tous les temps de la journée. Des rumeurs circulent sur le décès sous la torture de beaucoup d'entre eux, mais leurs familles persistent et signent, la Fondation Robert Kennedy doit prendre ceci en considération dans son rapport final. Elle doit aussi accomplir son devoir d'investigation pour élucider formellement leur sort. Et ce n'est pas en soutenant la thèse d'une partie qu'elle gagnera en crédibilité. Déjà le fait de tenir toutes les rencontres, ou presque, dans la maison de leur protégée, ne rentre pas dans le cadre des techniques professionnelles d'investigation et d'enquête requises sur le plan international. Dans les camps, des personnes meurent sous la torture, assassinées avec sang froid et incarcérées sans procès. Il est vrai que les associations marocaines actives en la matière disent que les disparus se comptent par centaines, mais cette liste comprend les cas de ceux qui remplissent les critères de recevabilité par les organismes compétents des Nations Unies (Nom, prénom, photo, adresse, famille proche et lointaine, tribu). Le Maroc a libéré en 2011 le groupe de Sahraouis arrêtés sur fond d'une affaire de « coopération avec l'ennemi », mais à Tindouf, l'oppression reste la monnaie courante. Des militaires armés avaient ouvert le feu dernièrement contre des manifestants protestant contre la situation qui prévaut dans les camps. Bien qu'ils adhèrent à la position du Polisario, beaucoup de personnes n'osent même pas s'interroger sur le sort des leurs. Le cas le plus flagrant en la matière est celui du président d'une prétendue « Union des juristes sahraouie » basée à Genève et relevant du Polisario, dont le sort de son frère Bachir Salek El Hissen reste toujours inconnu.