L'année 2011 s'est soldée par un déficit budgétaire de 55,7 milliards DH ou 6,9% du PIB, au lieu de 35,8 milliards DH en 2010 ou 4,7%, indique le rapport annuel de Bank Al Maghrib. Cette aggravation de 20 milliards DH résulte de la très forte augmentation des charges de compensation qui sont passées de 27,2 milliards DH ou 3,6% du PIB à 48,8 milliards DH ou 6,1% du PIB en 2010. D'après les indicateurs du rapport de l'Institut d'émission, présenté jeudi 9 août à S.M. le Roi Mohammed VI, les dépenses globales du Trésor se sont inscrites en hausse de près de 16% à 265 milliards DH. Les charges en intérêts de la dette ont, quant à elles, augmenté de 3,8% parallèlement à la quasi-stabilité des intérêts sur la dette intérieure et la hausse de 30,4% des intérêts sur la dette extérieure, résultant d'un effet volume suite au paiement de 504 millions au titre de la première échéance des intérêts sur l'eurobond émis en 2010. S'agissant du financement du Trésor, les concours extérieurs ont évolué à la baisse (-36,2%) à 13,7 milliards DH, alors que le financement intérieur prend plus d'ampleur. Selon le rapport de la banque centrale du Maroc, les fonds levés sur le marché intérieur ont atteint un niveau historiquement élevé, avec un flux net de 33,2 milliards, contre 13 milliards en 2010, dépassant ainsi la moyenne des dix dernières années. Réalisées à près de 80% sur des titres à deux ans, les émissions nettes de bons du Trésor se sont chiffrées à 36,4 milliards DH. Au total, l'encours de la dette publique s'est établi à 520,5 milliards DH à fin 2011, en hausse de 11,7% par rapport à l'année précédente, soit un rythme quasi-similaire à celui observé une année auparavant, ajoute le même document. Cette augmentation a reflété une forte orientation vers le financement intérieur, avec un encours total de 332,5 milliards, en progression de 40,4 milliards. L'encours des bons du Trésor émis par adjudication a ainsi atteint 314,2 milliards, représentant 94,5% de la dette intérieure. Ainsi, compte tenu de la croissance de 5% du PIB nominal, le ratio de la dette publique est passé de 61% à 64,9% en un an. Concernant la dette publique extérieure, d'un montant de 188 milliards DH ou 23,4% du PIB, elle s'est accrue de 8,2% au lieu de 14,1% un an auparavant. La structure de la dette extérieure publique s'est caractérisée par une augmentation de la part de la dette garantie, passée en un an de 46,9% à 47,5%. Pour sa part, l'endettement extérieur du Trésor a représenté à fin 2011 22,9% de la dette du Trésor au lieu de 24% en 2010. Il a en effet augmenté de 6,9% à 98,7 milliards DH ou 12,3% du PIB, après une progression de 17,3% à 92,4 milliards ou 12,1% du PIB un an auparavant. Sur la position financière extérieure globale du Maroc, le rapport de Bank Al Maghrib indique que l'évolution des stocks d'avoirs et d'engagements financiers vis-à-vis de l'extérieur, telle que retracée dans la position financière extérieure globale, s'est soldée en 2010 par une situation nette débitrice de 389,2 milliards DH, soit près de 51% du PIB, au lieu d'environ 44% en 2009. De leur côté, les engagements du Maroc vis-à-vis de l'extérieur ont progressé de 13,5%, totalisant 638,6 milliards DH, consécutivement à l'accroissement de 14,5% de l'encours de la dette extérieure et de 12,6% de celui des investissements directs.