Le Maroc déclare l'ambassadeur de Syrie à Rabat «persona non grata» et lui demande de quitter le Royaume, considérant que la situation actuelle en Syrie ne peut perdurer, indique lundi un communiqué du ministère des affaires étrangères et de la coopération. Le communiqué souligne que «le Royaume du Maroc qui s'est engagé avec sérieux et dynamisme dans toutes les décisions et initiatives arabes et internationales visant le règlement de la crise syrienne, en veillant à donner toutes leurs chances aux efforts pour mettre fin à la violence, affirme que la situation en Syrie ne peut perdurer et décide de demander à l'ambassadeur syrien de quitter le Royaume étant considéré persona non grata». Tout en renouvelant son appel à la communauté internationale à assumer ses responsabilités totales pour l'arrêt immédiat de toutes les formes de violences et de tueries et pour la protection des civils syriens, le Royaume aspire à «une action efficace et ferme pour faire aboutir une transition politique vers une situation démocratique qui garantisse l'unité, la stabilité et la sécurité régionale de la Syrie et réponde aux attentes du peuple syrien frère à la dignité, la liberté et au développement», poursuit le communiqué. Le Maroc suit avec intérêt et profonde préoccupation la violence que subit le peuple syrien frère depuis plus d'un an et qui a fait près de 20.000 morts et le double de blessés en plus de milliers de réfugiés, relève la même source, déplorant la recrudescence, durant les derniers jours, des massacres atroces ayant fait des centaines de victimes civiles désarmées, dont des dizaines d'enfants innocents. Le Maroc rejoint ainsi la position des monarchies arabes du Golfe qui ont expulsé les ambassadeurs syriens en poste sur leur territoire. Le 6 juillet, les participants à la conférence des “Amis du peuple syrien" réunis à Paris ont décidé «d'accroître massivement l'aide à l'opposition», notamment par des moyens de communication, et convenu d'organiser leurs prochaines rencontres au Maroc puis en Italie. Dans ses conclusions, la conférence de Paris, rappelle-t-on, a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à adopter «d'urgence» une résolution contraignante, «sous chapitre VII», endossant le plan de Kofi Annan et l'accord souscrit la semaine dernière à Genève sur une transition politique. Elle a apporté également un soutien clair à l'opposition syrienne et demandé le départ de Bachar Al Assad. «Pour l'ensemble des participants, une évidence s'impose : Bachar al Assad doit quitter le pouvoir et le plus tôt sera le mieux», comme l'a résumé le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, dans sa conférence de presse clôturant les travaux de la conférence de Paris.