D'après les conclusions du séminaire tenu mercredi, 4 Juillet à Rabat par le Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger(CCME) et l'Institut britannique de Recherche sur les Politiques Publiques(IPPR) en collaboration avec la Plateforme pour la Coopération Internationale sur les sans-papiers (PICUM), le Maroc devrait mettre sur piedsune politique d'immigration qui se conforme aux conventions internationales des Droits de l'Homme. S'inscrivant dans le sillage des nombreux séminaires, journées d'études et travaux de recherche réalisés à propos de l'immigration irrégulière au Maroc, ce séminaire a fait ressortir, grâce aux propos de Myriam Cherti, chargée de recherche au sein de l'IPPR, que la moyenne de durée de séjour des immigrés, en majorité des subsahariens, oscille entre trois et quatre ans. Cette donne conjuguée avec des mesures restrictives des pays européens justifie le passage du Maroc de terre d'émigration, de transit à une terre d'accueil. Organisé sous le thème «Les migrants irréguliers au Maroc : entre droits et justice», ce séminaire s'est donné pour objectif de conduire une réflexion approfondie sur les politiques migratoires au Maroc, de faire un état des lieux de la situation d'immigration au Maroc, de sensibiliser les acteurs qui y sont impliqués, d'évoquer les différents enjeux auxquels doivent faire face les migrants irréguliers pour avoir accès à un statut légal, aux conditions de travail justes et équitables, aux soins de santé et à l'éducation. Outre le volet relatif à l'adoption d'une politique d'immigration, le dit séminaire a également été une occasion pour mentionner les différentes avancées enregistrées par le Maroc en matière d'immigration. Ainsi, la nouvelle constitution garantit aux étrangers les libertés fondamentales au même titre que les citoyens marocains. En tant que signataire de nombreuses conventions internationales, en l'occurrence la Convention internationale sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille, le Maroc consacre la prééminence des conventions internationales sur le droit interne. Habib Belkouch, directeur du Centre des Droits des Migrants, au cours de cette rencontre a fait remarquer que parmi les libertés fondamentales reconnues aux étrangers au même titre que les marocains dans l'article 30 de la Constitution figure la participation aux élections locales « en vertu de la loi, de l'application de conventions internationales ou de pratiques de réciprocité ». A ces avancées d'ordre juridique s'ajoutent aussi des projets initiés par la société civile tels que le programme «Tamkine-Migrants »,cofinancé par l'Union Européenne et Terres des Hommes visant à améliorer l'accès aux services de santé, d'éducation et de justice des femmes et enfants migrants subsahariens. L'état des lieux concernant le flux d'immigrés subsahariens au Maroc, caractérisé par une prédominance de femmes et de plus en plus d'enfants parallèlement aux dispositions juridiques existantes en relation avec l'immigration irrégulière et la détermination du Maroc à y apporter des solutions, présente un ensemble d‘enjeux auxquels est confronté le problème d'immigration au Maroc entre autres les moyens pour palier à l'ignorance des migrants en ce qui concerne les dispositions juridiques en leur faveur ainsi que les procédés concrets pour les mener à l'existence et à la réalisation.