Saïd Messari, artiste - graveur marocain installé en Espagne depuis le début des années 80, a été distingué, mercredi, par la Ligue arabe, à l'occasion de la «Journée de l'immigré arabe». Il s'agit d'un hommage qui lui a été rendu pour l'ensemble de sa trajectoire en tant qu'artiste mais aussi pour sa contribution au rapprochement des cultures arabe et hispaniques, sa participation à l'animation artistique au profit du dialogue des civilisations et sa pleine intégration dans le monde occidental. Messari (Tétouan, 1956), lauréat de l'Ecole des Beaux arts de Tétouan (1979) et licencié de la Faculté des Beaux arts de l'Université Complutense de Madrid (1985), a depuis 1982 organisé une vingtaine d'expositions individuelles et participé à plus d'une centaine d'autres collectives aussi bien au Maroc qu'en Espagne et dans le reste du monde. Ses travaux embrassent la calligraphie, la gravure, le structuralisme Il est surtout réputé pour ses contributions aux ouvrages collectifs et rencontres entre intellectuels des deux rives du Détroit de Gibraltar. La «Journée de l‘immigré arabe» a été instituée par le Conseil de la Ligue des Etats Arabes en 2004. A travers cet événement, le conseil des ambassadeurs Arabes à Madrid salue tous les membres de la communauté arabe installée en Espagne et souligne le rôle positif qu'ils jouent à tous les niveaux, a indiqué le délégué de la ligue arabe en Espagne, Hassine Bouzid. La présence de cette communauté, signale le conseil des ambassadeurs arabes à Madrid, reflète la profondeur des liens historiques et de civilisation existant entre le monde arabe et l'Espagne, lesquels constituent un solide pont de communication entre les deux nations pour le renforcement et la diversification des relations auxquelles elles aspirent. Aussi, le même organisme salue l'efficiente participation de la communauté arabe à la prospérité de la société espagnole et sa cohésion sociale. Il rend par ailleurs hommage à la «véritable image de la civilisation arabo-islamique qui consacre la convivialité aussi bien dans le passé que dans le présent». Le doyen du corps diplomatique arabe en Espagne, l'ambassadeur d'Algérie, Mohamed Hanèche, a invité à une réflexion sur les inquiétudes et aspirations du collectif d'immigrés arabes en un moment où l'Espagne traverse une des crises économiques les plus aigues des trois dernières décennies. Il a toutefois rappelé que le phénomène migratoire a toujours été le moteur de l'histoire et a fortement influé sur les échanges humains en Méditerranée. Le dip0lomate a également signalé la coopération multiforme, les accords et conventions conclus entre l'Espagne et les pays arabes en matière migratoire ainsi que la promotion des droits humains et les politiques adoptées en Espagne pour l'encouragement d'une immigration régulière et ordonnée dans l'objectif d'aboutir à une intégration réelle des minorités étrangères. Le syndicaliste marocain, Mohamed Anouar Haidour, a violemment critique l'instrumentalisation de la question de l'immigration à des fins électoralistes par des partis régionalistes, surtout en Catalogne (Nord-est) et fait état du retour de nombreux arabes et leurs familles à leurs pays d'origine «en silence et sans attirer l'attention» parce que, a-t-il estimé, «le retour est synonyme d'échec» pour tout immigré. Durant une cérémonie organisée, à Casa Arabe à Madrid, ils ont été également distingués l'universitaire et poète palestinien, Mahmoud Sobh et la Fédération Européenne d'Associations Algériennes. Encadré Plus de 1,2 million de ressortissants arabes résident en Espagne. Le collectif marocain est fort, selon les plus récentes statistiques officielles actualisées vendredi dernier et auxquelles a eu accès Al Bayane, de 826.870 membres, soit une augmentation de 68.132 membres par rapport à décembre à 16 décembre 2010 (soit une hausse de 9%). Il compte également 201.454 travailleurs affiliés à la Sécurité sociale, un chiffre qui est inférieur de 13.714 affiliés en comparaison avec novembre 2010 (baisse de 6,3%). Le même collectif compte le plus fort taux de chômage, puisque 76.200 marocains continuent de bénéficier des prestations de chômage, contre 96.828 (baisse de 21,3%). Toutefois, le nombre de marocains demandeurs d'emploi est passé de 141.008 en décembre 2010 à 149.366 à fin novembre 2011, soit une augmentation de 5,6%. Aucune donnée précise n'est encore diffusée concernant le taux de retour des marocains comme conséquence de la crise économique.