Immédiatement après l'installation de ses membres, mardi à Casablanca, lors d'une cérémonie présidée par SM le Roi Mohammed VI, la Haute instance du dialogue national sur la réforme de la Justice s'est mise à pied d'œuvre, en tenant sa première réunion en présence du ministre de la Justice et des libertés, Mustapha Ramid. Une autre réunion de la Haute instance du dialogue national sur la réforme de la Justice est programmée pour demain vendredi, pour discuter de la méthodologie de travail et du canevas en liaison avec les orientations et le cadrage du Souverain. La même réunion élaborera un document sur la manière de mener à bon escient ce projet de grande envergure, qu'est la réforme de la justice au Maroc, qui sera soumis à SM le Roi, lundi prochain. Signalons que lors de la cérémonie d'installation des membres de cette Haute Instance du dialogue national sur la réforme de la Justice, SM le Roi Mohammed VI a prononcé un discours dans lequel le Souverain a réaffirmé son attachement fort et constant à cette réforme substantielle, “que Nous avons inscrite en tête des grands chantiers des réformes menées sous Notre impulsion”. Le Souverain s'est dit convaincu que la justice est le socle sur lequel repose l'Etat de droit et des institutions. “Elle est fondamentale pour faire prévaloir la suprématie de la loi, dont Nous sommes le Garant, ainsi que pour inciter à l'investissement et stimuler le développement dont Nous nous employons à faire une réalité tangible”, a affirmé SM le Roi. Lors de sa première réunion mardi, la Haute instance du dialogue national sur la réforme de la justice a suivi un exposé du ministre de la Justice et des libertés, Mustapha Ramid, dans lequel il a souligné la portée du dialogue national sur la réforme de la justice. Ce dialogue est nécessaire pour ressortir une vision sociétale et globale avec l'implication de toutes les potentialités et satisfaire les besoins de la société dans le domaine de la justice, a-t-il ajouté. La réforme de la justice est au cœur des grands chantiers de réformes que connait le royaume, a-t-il rappelé, notant que cette action doit déboucher sur l'organisation d'un colloque du dialogue national, lequel devra comprendre un plus grand nombre de représentants de différents acteurs associatifs et professionnels et ce, dans l'objectif de mettre en relief le consensus national sur la réforme du secteur. Dans une déclaration à Al Bayane, Khalid Naciri, membre du Bureau politique du Parti du Progrès et du Socialisme, s'est réjoui de l'installation de la Haute Instance du dialogue national sur la réforme de la justice, précisant qu'il s'agit d'”un acte politique majeur qu'il convient de saluer solennellement”. “Incontestablement, le dossier de la réforme de la justice vient de connaitre une nouvelle impulsion donnée au sommet de l'Etat”, a-t-il dit, ajoutant que la composition de cette instance dans laquelle on identifie la présence “de personnalités compétentes, honnêtes et crédibles ne manquera pas d'ouvrir de nouvelles perspectives au grand chantier de réformes que connait notre pays”. “Personnellement, j'en suis très heureux et souhaite aux travaux de cette instance tout le succès qu'elle mérite”, a ajouté Me Khalid Naciri. Pour sa part, Maitre Abderrahim Jamaï, membre de cette haute instance, a estimé dans une déclaration à Al Bayane que l'avènement de cet organe s'inscrit dans le cadre du débat national sur la justice au Maroc, lequel débat, ouvert depuis l'indépendance du pays a “pris un nouvel élan durant les dernières années”. L'avènement de la nouvelle instance va permettre sans doute de donner à son action “toute la crédibilité voulue, de faire le diagnostic du secteur, d'identifier les maux dont il souffre, de se faire une idée sur la perception de la justice chez les citoyens et les justiciables et d'arrêter les remèdes aux faiblesses de notre justice”, a poursuivi le secrétaire général de l'Observatoire marocain des prisons. Selon lui, l'Instance va tracer une feuille de route comme elle est tenue d'adopter un programme de travail et de décider quels sont les interlocuteurs avec lesquels elle doit engager le débat et la réflexion. “Elle doit aussi identifier les principaux thèmes à débattre pour consolider la Justice comme elle est appelée à établir le contact direct des personnes clés - magistrats, avocats, juristes universitaires, juristes des entreprises - sans oublier l'avis des quelque 14.000 fonctionnaires et cadres du greffe dans tous les tribunaux du Royaume”, lesquels constituent, selon lui “l'infrastructure humaine des tribunaux”. Ce sont eux qui “connaissent les détails du déroulement des procès depuis l'ouverture jusqu'à la phase d'exécution”, a-t-il affirmé. La Haute instance du dialogue national sur la réforme de la justice doit être en fin de compte “à la hauteur de ce tournant historique”, a précisé Maitre Jamaï, ajoutant qu'elle est appelée de présenter à l'opinion publique à la fin de ses travaux la Charte nationale pour la réforme de la justice en soulignant les moyens humains, budgétaires et intellectuels nécessaires pour mettre en œuvre l'exécution du contenu de cette charte. Il a, à cette occasion, souligné la nécessité pour l'opinion publique, les organisations non gouvernementales et les forces politiques démocratiques de suivre le débat, et de présenter les critiques et les propositions nécessaires “parce que nous savons ensemble que la justice est une affaire de société et non d'élite”. Les médias ont également ont un rôle à jouer et “ils sont capables de le faire avec grand professionnalisme”, selon Maitre Jamaï.