Un nouveau round du dialogue social entre le gouvernement et les centrales syndicales s'ouvre jeudi au titre de la session d'avril avec pour principal objectif de parvenir à un accord sur les questions en suspens avant le 1er mai, notamment celles se rapportant aux lois sur la grève et les syndicats, et à la réforme du régime des salaires. Le dialogue social, qui est une occasion précieuse pour assainir le climat social, combler le fossé existant entre le gouvernement et les syndicats présenter les revendications urgentes, constitue une “bouée de sauvetage” pour les partenaires sociaux avant la célébration de la fête du travail, qui coïncide avec le 1er mai. A cet égard, le gouvernement et les centrales syndicales ont tenu récemment un nouveau round du dialogue social au cours duquel les partenaires sociaux ont examiné plusieurs questions, notamment celles concernant le nombre de sessions de dialogue. Dans ce sens, les syndicats appellent à tenir les sessions de septembre et d'avril, alors que le gouvernement s'attache à tenir une seule session en février. Les syndicats ont également insisté sur la nécessité d'appliquer les dispositions de l'accord du 26 avril 2011 relatives principalement à généraliser l'augmentation des salaires de 600 DH pour les fonctionnaires des collectivités locales, l'activation de l'indemnité sur la perte de l'emploi et le renforcement des libertés syndicales, ainsi que la suppression de l'article 288 du Code pénal, qui limite les libertés syndicales, avant l'adoption de toute loi régissant les grèves et les syndicats que l'exécutif s'est engagé à élaborer dans le cadre d'un consensus avec ses partenaires sociaux. Concernant les revendications revêtant un caractère urgent, les syndicats ont appelé le gouvernement de Abdelilah Benkirane à aller de l'avant dans la mise en œuvre de ses engagements, notamment ceux concernant l'indemnité accordé aux fonctionnaires exerçant dans les zones éloignées et difficiles, la création de nouveaux grades dans la fonction publique, l'augmentation des salaires, la réforme des fonds de retraire et l'amendement du décret relatif aux commissions mixtes paritaires, considéré comme caduc. Dans le même sillage, les centrales syndicales voient que le gouvernement est obligé d'appliquer tous les accords conclus dans le cadre des différents rounds du dialogue social et qui ont coûté au budget de l'Etat 33 milliards de dhs entre 2007 et 2011, soit une augmentation de 30 pc par rapport à la période 1997/2007. Commentant les résultats du dernier round du dialogue social, le secrétaire général de la Fédération démocratie du travail (FDT), Abderrahmane Azzouzi a fait savoir, dans une déclaration à la MAP, que les partenaires sociaux se sont mis d'accord sur la méthodologie du travail dans le cadre du dialogue social. Lors de cette rencontre, les syndicats ont soulevé plusieurs questions concernant notamment la mise en œuvre de l'accord du 26 avril 2011 et le renforcement des libertés publiques à travers la suppression de l'article 288 du Code pénal avant l'adoption de toute loi réglementant la grève et les syndicats. Il a souligné qu'il est devenu urgent de réformer les systèmes de retraite et le régime des salaires dans les secteurs public et privé, d'augmenter le quota de la promotion interne dans la fonction publique, de modifier la législation régissant les commissions mixtes paritaires et de mettre en œuvre l'accord octroyant des indemnités pour la perte d'emploi. Pour sa part, le secrétaire général de l'Union Général des Travailleurs du Maroc (UGTM), Hamid Chabat, a souligné l'impératif de promulguer des législations réglementant la grève et les syndicats avant de se pencher sur toute autre revendication, précisant que cette mesure est de nature à apaiser toute tension sociale à l'approche des élections des délégués syndicaux des employés. Le responsable syndical a jugé nécessaire de se pencher sur l'examen des grands dossiers sociaux, en particulier la réforme des systèmes de retraite menacés de faillite, appelant à élargir le dialogue social à d'autres partenaires sociaux dans certaines institutions publiques, les provinces et les préfectures. Il a noté que la dernière réunion du dialogue social avait porté exclusivement sur la méthodologie du travail entre le gouvernement et les organisations syndicales. En revanche, le gouvernement déploie des efforts tous azimuts en vue de satisfaire les revendications sociales avant le 1er mai, comme en témoigne la volonté affichée par le chef de gouvernement lors du dernier conseil d'administration de la caisse nationale de la sécurité sociale, qui a examiné notamment la question d'indemnisation pour perte d'emploi. Dans le même ordre d'idées, le ministre délégué chargé de la Fonction publique et de la modernisation de l'Administration, M. Abdelâdim El Guerrouj, a exprimé l'engagement du gouvernement à poursuivre le dialogue social, à œuvrer pour mettre en exécution l'accord du 26 avril 2011 et à engager des concertations avec les partenaires sociaux en vue de concrétiser les politiques publiques et répondre aux revendications urgentes et structurelles, particulièrement celles concernant la réforme du statut de la fonction publique, le régime de retraite et les lois sur la grève et le syndicats.