Le Maroc, qui a présenté un plan d'autonomie pour régler la question du Sahara sous sa souveraineté, a été conforté dans ses positions suite aux développements survenus récemment dans la région d'Afrique du nord, estime le think-tank britannique The Economist Intelligence Unit (EIU). «Le Maroc a gagné confiance dans sa position, offrant un plan d'autonomie et de décentralisation à la région du Sahara», a dit l'EIU dans son rapport mensuel du mois d'octobre sur le Maroc. Une telle position a été confortée par les récents développements dans la région, notamment la chute du régime de l'ancien dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, qui était l'un des principaux mentors du mouvement séparatiste du polisario, ajoute la source. Le think-tank a rappelé que le Conseil national de transition (CNT) libyen avait exprimé son soutien à la position marocaine, en soulignant que «l'avenir du Sahara ne peut être que sous souveraineté marocaine». Signalons par ailleurs que le rapt, dernièrement, de trois travailleurs humanitaires européens à Tindouf constitue «un signal fort» à la communauté internationale quant à l'«urgence» de trouver un règlement définitif à la question du Sahara, estime l'ONG américaine Teach the Children International, dans un communiqué rendu public mercredi soir à Washington. «Le kidnapping opéré dans un fief contrô_lé par le Polisario est un signal fort à la communauté internationale quant à la nécessité urgente de résoudre la question du Sahara et de libérer des populations prises en otage sur le territoire algérien comme une monnaie d'échange», insiste la Présidente de cette ONG, Nancy Huff, qui avait décidé de mettre fin à toute action de son organisation à Tindouf après la découverte de l'implication des dirigeants des séparatistes dans le détournement de l'aide humanitaire. La communauté internationale, a-t-elle souligné, devrait prendre la question de l'enlèvement des ressortissants européens dans lesdits camps avec un maximum de sérieux, «d'autant plus que la situation est appelée à devenir de plus en plus dangereuse tant que l'Algérie ne se décide pas à assumer sa responsabilité pour garantir la sécurité des populations séquestrées et des travailleurs humanitaires». Le fait que les ravisseurs aient ciblé le camp Rabouni est source de grande préoccupation étant donné que cette zone «est stratégiquement située près d'une base militaire algérienne à Tindouf», fait-elle observer, en déplorant que «l'armée algérienne a ainsi été incapable de fournir la sécurité nécessaire». Elle a soutenu, d'autre part, que les Nations Unies doivent examiner de plus près les exactions du polisario contre les populations retenues à leur corps défendant dans les camps, et exiger de l'Algérie d'assumer les responsabilités qui sont les siennes en «contenant les activités d'AQMI dans lesdits camps». La présidente de Teach the Children International s'est, dans ce contexte, dite solidaire de l'appel de l'Espagne qui a décidé de saisir l'ONU pour que soit mis en place une commission internationale dans le but d'étudier les moyens de renforcer les mesures de sécurité dans cette zone de non droit. La collusion d'éléments du polisario avec la franchise d'Al-Qaeda en Afrique du nord, «au demeurant corroborée par les témoignages de Khat Achahid, mouvement d'opposition intérieur au polisario, constitue un tournant dans la perception du conflit du Sahara», a-t-elle fait observer par ailleurs. Tout en se joignant à l'appel du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki Moon, à libérer les travailleurs humanitaires, Teach the Children International demande aux Nations Unies d'envoyer une équipe pour sécuriser les camps contre les menaces d'AQMI, des cartels de drogue et du banditisme sous toutes ses formes.