A l'occasion de la Journée mondiale de la ménopause qui sera célébrée le 18 octobre 2011, le Maroc, à l'instar de la communauté internationale, rendra hommage aux femmes pour le rôle essentiel qu'elles jouent au sein de notre société plus particulièrement en ce qui concerne la grossesse, période durant laquelle la femme porte en elle son enfant durant 9 mois. L'accouchement qui consiste à mettre au monde cet enfant est suivie d'une période de l'allaitement, d'éducation. Au cours de sa vie féconde, une femme Marocaine donne naissance à plusieurs enfants, on comprend dés lors ce que cette femme peut ressentir quand arrive la ménopause, c'est pourquoi cette journée mondiale de la ménopause est un moment d'honneur et de reconnaissance envers les femmes ménopausées aussi bien au Maroc, que toutes les autres autour du monde qui franchissent cette étape essentielle de la vie chaque jour, et dont beaucoup malheureusement ne comprennent toujours pas la ménopause ou ses impacts sur la santé. A cette occasion, l'International Menopause Society (IMS) presse les nations de prendre des mesures actives pour éduquer les femmes concernant les implications de la ménopause pour la santé. L'Organisation Mondiale de la Santé estime qu'en 2030, 1,2 milliard de femmes seront âgées de 50 ans ou plus et qu'un nombre croissant de ces femmes peut s'attendre à vivre plusieurs décennies après la ménopause. Malheureusement, une durée de vie plus longue entraîne aussi une augmentation spectaculaire de l'incidence des maladies et des affections qui peuvent être associées à la perte d'œstrogènes au milieu de la vie. Il en est de même quand l'espérance de vie des femmes est estimée à 74 -76 ans et selon les estimations de L'association marocaine pour l'étude de la ménopause (AMEM), les femmes ménopausées représentent environ trois millions de marocaines. Si la ménopause est un phénomène physiologique, il peut parfois être lié à des problèmes de santé. Le problème réside dans le fait que très peu de femmes sont aujourd'hui bien informées, éduquées en ce qui concerne ce phénomène tout à fait physiologique. Et parce que la sensibilisation fait défaut, les femmes ignorent que la ménopause augmente le risque de maladies cardiaques, d'ostéoporose, de cancer du colon, de maladie d'Alzheimer, entre autres, mais que la qualité de vie de ces femmes est aussi réduite. Le défi que lance la Journée Mondiale de la Ménopause vise justement à réduire tous ces effets et appelle toutes les nations à donner à la santé après la ménopause une place primordiale dans la recherche et la santé publique, afin d'aider les femmes à éviter les symptômes désagréables susceptibles d'affecter la productivité et la qualité de vie, et afin de réduire les taux d'ostéoporose, de maladies cardiaques, de cancer du côlon et autres maladies du vieillissement liées aux œstrogènes. La journée mondiale de la ménopause est un moment propice, une occasion idoine pour insister sur l'aspect primordial de la recherche médicale pour aider ces femmes à éviter les symptômes nuisibles à leur qualité de vie C'est quoi la ménopause ? La ménopause survient entre 50 et 60 ans, selon les femmes, quand les ovaires cessent de fonctionner. Médicalement, on parle de ménopause quand une femme n'a pas eu de menstruations après 12 mois consécutifs. Car, même après l'apparition des premiers signes de ménopause, les règles peuvent ressurgir après plusieurs mois. La ménopause est un phénomène naturel, ce n'est pas une maladie et il n'y a aucun lien entre la prise d'un contraceptif et l'apparition des premiers symptômes. La ménopause ne survient pas brutalement et les ovaires n'arrêtent pas leur activité du jour au lendemain. Elle se manifeste par étapes, sur une durée d'environ 3 ou 4 ans, avant l'arrêt total du fonctionnement des ovaires et des menstruations. On appelle cette période intermédiaire la pré ménopause ou péri ménopause. Pendant la péri ménopause, les règles sont plus irrégulières et l'excédent d'œstrogènes par rapport à la progestérone provoque une augmentation du volume des seins ou une prise de poids… Que se passe-t-il à la ménopause ? Pendant cette période de la vie, le corps de la femme arrête de produire des œstrogènes, ce qui induit des symptômes tels que bouffées de chaleur, fatigue, sécheresse vaginale et insomnies. La perte des œstrogènes a également été associée à un certain nombre de maladies graves telles que l'ostéoporose, des maladies cardiaques, une dégénérescence maculaire (cécité), la perte des dents, le cancer du côlon et un déclin des fonctions cognitives. Les informations qui suivent sont importantes. Les bouffées de chaleur, parfois accompagnées de sudation et d'une rougeur du visage, sont la réponse du corps à la diminution des taux d'œstrogènes. Pendant une bouffée de chaleur, qui dure classiquement de 30 secondes à 5 minutes, le cœur bat plus rapidement et la température de la peau augmente. Des relations sexuelles douloureuses dues à une sécheresse ou à un resserrement des tissus vaginaux peuvent être dues à la réduction des taux d'œstrogènes. La moitié des femmes âgées de plus de 50 ans présenteront à un certain moment une fracture due à l'ostéoporose. Des études récentes ont permis de constater que plus de la moitié des femmes ignorent que la ménopause augmente le risque de maladies cardiaques. Pourtant, les maladies cardio-vasculaires, particulièrement les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux, constituent la principale cause de décès dans le monde actuel. Les femmes ménopausées sont trois fois plus susceptibles que les hommes d'avoir la maladie d'Alzheimer et des travaux de recherche donnent à penser que la perte des œstrogènes peut y jouer un rôle important. La ménopause : occasion pour le dépistage !! Bien que la ménopause mette au repos l'appareil génital de la femme (utérus ; seins), elle ne le met pas à l'abri de certaines maladies. Puisque cet appareil est facilement accessible à l'examen clinique, le suivi de la ménopause constitue donc une occasion pour les femmes pour dépister certaines maladies à des étapes très précoces. Dans ces cas les traitements sont en général faciles et non mutilants et la guérison garantie. Conseils pour les femmes ménopausées Maintenir un bon niveau de qualité de vie Arrêter de fumer. Faire de l'exercice physique régulier. Avoir une nutrition équilibrée incluant des vitamines (A et D) et des sels minéraux (calcium, magnésium). Parlez de vos symptômes et discuter de l'opportunité du traitement qui vous convient avec votre médecin traitant. Pour conclure, il serait souhaitable que le ministère de la santé puisse s'impliquer dans la prise en charge effective de la ménopause au même titre que la maternité sans risque, le cancer, le SIDA, car après tout ce sont plus de 3 millions de femmes marocaines (nos mères, nos femmes et qui seront demain nos filles) qui sont concernées par ce problème qui est un réel enjeu de santé publique.