Avec une hausse de 23 % des projets d'IDE par rapport au premier semestre 2010, le Royaume "conserve la confiance des investisseurs et se place juste derrière la Turquie et Israël en nombre de projet détectés, confirmant ainsi la dynamique plutôt encourageante enregistrée en 2010", selon le dernier bilan semestriel de l'Anima investment network, une plateforme multi-pays basée à Marseille. Ainsi, le royaume "se démarque des autres pays du Maghreb et du Machreq en enregistrant la seule progression significative du nombre de projets d'Investissements directs étrangers (IDE) au premier semestre 2011". Près de 60 projets d'IDE ont été annoncés au Maroc à fin juin 2011, contre 48 durant la même période de l'année précédente. Les montants restent néanmoins toujours "nettement en deçà des niveaux d'avant-crise", avec tout juste 500 millions d'euros annoncés entre le 1er janvier et le 30 juin 2011, constate la même source. Pour le reste des pays arabes du sud de la Méditerranée, l'Observatoire estime que "les effets des soulèvements démocratiques et des transitions en cours sont perceptibles sur la tendance des IDE et des partenariats qui s'établissent". Ainsi, "la chute des projets annoncés est importante en Tunisie, Egypte, Libye, Syrie, Liban et Jordanie, qui reviennent à des niveaux connus au premier semestre 2009, au début de la récession internationale", relève l'observatoire. La Tunisie et l'Egypte connaissent des baisses sévères du nombre d'annonces d'IDE au premier semestre 2011 (environ - 40 %). Les montants annoncés ne diminuent cependant pas en Tunisie grâce aux investisseurs du secteur des hydrocarbures qui continuent d'affluer, comme l'Autrichien OMV, le Britannique BG et l'Italien ENI. Le Printemps arabe profite à la Turquie et Israël Sans surprise non plus, aucun projet d'IDE n'a en revanche été détecté en Libye depuis mi-janvier 2011 avec la prise de participation de la Qatar National Bank (QNB) dans la Banque libyenne du commerce et du développement. En Syrie, où les vagues de répression se poursuivent depuis le début de la contestation mi-mars 2011, la situation est analogue : baisse d'environ 80 % des annonces d'IDE en nombre de projets comme en montants au 1er semestre 2011 par rapport à la même période de 2010. Le contexte politique régional pèse par ailleurs lourdement sur l'attractivité de la Jordanie et du Liban. En Jordanie, où le gouvernement a été limogé en février après des manifestations appelant aux réformes, les IDE baissent d'environ 60 %, tandis qu'au Liban ils diminuent de 40 %. Ces six pays connaissent également une chute du nombre de partenariats supérieure à 50 %. Elle constitue, selon l'observatoire, "un signal sans appel de l'impact des révolutions et des troubles politiques qui secouent les pays arabes méditerranéens". En Algérie, par ailleurs, "les investisseurs tardent à reprendre le pied", estime la même source. Les annonces d'investissements sont stables en nombre de projets après "le très médiocre bilan 2010", même si elles augmentent en montants grâce au méga-projet de parc urbain de l'Emirati EIIC, qui reçoit finalement le feu vert gouvernemental, et aux nouveaux investissements du géant de l'acier ArcelorMittal dans le complexe d'El Hadjar. En revanche, Israël et la Turquie "se taillent la part du lion" des IDE en attirant plus de 60 % des montants annoncés dans la région MED au premier semestre 2011. Baisse de 23% du nombre de projets Globalement, après une année 2010 de reprise de l'investissement direct étranger en Méditerranée, "les intentions d'investissement connaissent sans surprise un nouveau ralentissement au premier semestre 2011". D'après l'Observatoire, soutenu par le projet Invest in Med, le nombre d'annonces de projets d'IDE dans les pays méditerranéens diminue de 23 % par rapport au rythme de 2010, avec 322 projets détectés au cours des six premiers mois 2011, contre 838 au total en 2010, et 430 au 1er semestre 2010. La baisse est légèrement moins marquée en termes de montants d'IDE annoncés : 15,2 milliards d'euros annoncés contre 38 au total pour 2010, et 14,5 milliards au 1er semestre 2010. Quant aux projets de partenariats d'entreprises, le déclin est encore plus net (- 38 %) avec 159 projets détectés au 1er semestre 2011 contre 255, un an auparavant (et 513 pour toute l'année 2010). ANIMA Investment Network est une plate-forme multi pays pour le développement économique en Méditerranée, rassemblant une quarantaine d'agences gouvernementales et de réseaux internationaux. Son objectif est de contribuer à l'amélioration du climat des affaires et à la croissance de l'investissement vers la région méditerranéenne. Le projet "Invest in Med" vise à développer durablement les relations d'affaires, les investissements et les partenariats d'entreprises entre les deux rives de la Méditerranée. Financé à hauteur de 75 % par l'Union européenne sur la période 2008-2011, il est piloté par le consortium MedAlliance, mené par "Anima investment Network".