Le Bureau National de Lutte contre la délinquance économique et financière relevant de la Brigade nationale de la police judiciaire, a déféré, jeudi 7 avril, au Parquet Général près la Cour d'Appel de Rabat, huit suspects, dont cinq fonctionnaires et cadres travaillant dans les services centraux de la sûreté nationale et un représentant d'une société étrangère, soupçonnés de leur implication dans une affaire de dilapidation et détournement de fonds publics, divulgation de secrets professionnels, corruption et falsification. Les services de la Direction générale de la sûreté nationale avaient entamé un processus d'examen approfondi et de révision de la procédure de conclusion et de mise en œuvre d'un accord général pour la fourniture d'équipements logistiques, chose qui a permis de détecter un ensemble de dépassements et d'abus attribués à des employés de la police. Au vu des résultats du processus d'inspection et d'audit, le Directeur général de la Sûreté nationale a rendu une décision disciplinaire de suspension temporaire des des cadres suspects, tandis que la brigade de la police judiciaire nationale a entamé des recherches et des enquêtes approfondies sous la supervision du ministère public compétent, après qu'il a été soupçonné que ces fonctionnaires et cadres avaient reçu des avantages matériels et en nature pour permettre à une entreprise déterminée de réaliser un marché public, divulguer des secrets professionnels, et pour certains d'entre eux d'exploiter les voitures de l'administration à des fins personnelles, ainsi que de participer à la dilapidation et au détournement de fonds publics. Les procédures d'enquête judiciaire visaient également l'épouse de l'un des policiers , ainsi qu'un bijoutier de la ville de Meknès, après avoir été soupçonnés d'avoir été impliqués dans la fourniture de faux reçus et cautions pour prouver une fausse opération commerciale afin de donner un caractère légitime aux transferts financiers obtenus à partir d'activités criminelles.